20 ans et supporter des Girondins

Supporter du FC Girondins de Bordeaux depuis l’enfance, Benoît raconte son affection et sa fierté pour le club. Estimant les dirigeants froids et à l’égard des supporters, il a bon espoir qu’un éventuel repreneur recouvre les valeurs originelles de son club favori.

 

Benoît et Laurent Brun, journaliste spécialiste de la discipline footballistique, partagent le même constat : la présidence du FC Girondins de Bordeaux souffre d’une mauvaise gestion de ses finances et de sa communication envers les supporters. Alors que dans le quatrième épisode de Podcastine, intitulé « 2009 à aujourd’hui : retour à l’ordinaire » de notre série sonore consacrée à l’histoire du club, Laurent Brun revient sur ce retour à la normale, Benoît livre son estime pour les Girondins.

 

Des étoiles dans les yeux. C’est à Bergerac, sa commune d’enfance, que Benoît s’est pris d’amour pour le FC Girondins de Bordeaux. Aujourd’hui étudiant en économie-gestion à l’Université Montesquieu, il n’avait pas plus d’une dizaine d’années lorsque cette attirance lui est « venue naturellement ». Bien qu’il n’ait connu le club qu’à travers son écran de télévision, il se souvient avec émerveillement de « la beauté des actions collectives » de l’équipe bordelaise, lors du titre en 2009 et de la Ligue des Champions en2010. C’était l’époque de la belle époque avec Gourcuff, Chamakh, et Cavenaghi et j’en passe. « Bien entendu, il y avait des exploits individuels mais tout le monde participait au jeu. Ça a son importance ». C’est au stade Chaban-Delmas, deux ans plus tard, qu’il goûte à cette effervescence collective, cette énergie du jeu collectif. « Je ne me souviens plus du match en question » reconnaît-il. Là n’est pas l’importance car « ce dont je me rappelle, ce sont des centaines de personnes grouillant dans le stade derrière les joueurs. C’était une ambiance de folie ! ».

En 2018, « le stade était plein, l’ambiance positive et communicative »

Benoît ne se définit pas comme un puriste du foot. Il n’y a qu’un club qu’il porte dans son cœur, celui des Girondins. A tel point que, pas plus tard que la semaine dernière, il s’est replongé dans le match Bordeaux-La Gantoise, disputé deux années auparavant. « Le stade était plein, l’ambiance positive et communicative. Il s’agissait d’un match d’accession en coupe d’Europe ! ». Pour l’occasion, le prix du billet ne valait pas plus de cinq euros. Une politique sociale du club qui, selon Benoît, « a été une vraie réussite puisque le stade était plein à craquer. Nous n’avions pas eu meilleure réussite ! C’était très populaire et, surtout, accessible pour tout le monde ». Et de regretter, une pointe d’espoir mêlé à de l’amertume dans la voix : « On devrait relancer ce type de tarifs pour recréer du lien entre les joueurs, les supporters et les simples curieux et curieuses du foot bordelais ». Comme beaucoup de supporters – sans pour autant appartenir aux Ultramarines -, Benoît estime que la direction du club n’en représente pas les valeurs.

 Le souhait d’ « une présidence qui soit digne du club »

 « On a un président qui va à l’encontre de ce qu’on était » lâche-t-il. Le premier des reproches que Benoît adresse à la direction c’est « sa froideur, sa distance à l’égard des supporters et de celles et ceux qui font vivre les matchs ». Selon lui, les valeurs du FC Girondins de Bordeaux ne sont pas respectées. « Le club était créateur de liens, ce qui n’est plus le cas à l’heure actuelle. Tout se dégrade. 

Benoît conteste les choix stratégiques du club

Le second pendant de sa désapprobation envers la politique du club reste sa gestion financière, qu’il considère mauvaise. « Alors que nous sommes dans une situation économique critique, on emploie énormément de monde au sein du club, on met des millions d’euros dans un logo sans consulter l’avis des amoureux du club et pour couronner le tout, on vend nos meilleurs joueurs et donc le niveau de l’équipe s’affaiblit d’année en année ». Sans compter, que les choix des joueurs auraient pu être meilleurs : « Le club a acheté 10 millions d’euros Nicolas De Préville. Il a un salaire conséquent. Malheureusement, il n’apporte pas de plue-value au club et il reste très approximatif en termes de technique » « Hormis, Hatem Ben Arfa et Laurent Koscielny qui font du bien au club en ces temps difficiles, il recrute très peu et lorsqu’il recrute, les joueurs ont un salaire conséquent sans pour autant apporter de plus-value à l’effectif. ». Les mauvaises stratégies de la présidence du club « se répètent et deviennent pénibles ».

Pour Benoît, le repreneur idéal devra être « très en lien avec les supporters » et « investir à bon escient, pas seulement dans du marketing ». Sans quoi, le stade ne sera animé que des encouragements des Ultramarines et les Girondins ne redeviendraient pas attractifs envers ses passionnés mais également au niveau national voire européen.

                                                                                                                                  Lisa Fégné