Le massage comme thérapie enfantine

A Toulouse, l’institut de bien-être la Douce Heure accueille, depuis quelques années, des enfants. Gabrielle, la fondatrice, explique les évolutions du rapport au corps chez les enfants.

Ouvert depuis douze ans, l’ institut de beauté, de massages et de bien-être Douce Heure, situé à Toulouse, « répond aux préoccupations de l’esprit par le corps » aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Gabrielle, la fondatrice, constate de plus en plus la curiosité des enfants pour les massages. Un sourire dans la voix, elle observe que «c’est le plus souvent par mimétisme qu’ils tentent la découverte du massage ».
Entre 1 et 11 ans, bien qu’ « ils ne tiennent pas en place sur la table de massages », certains se laissent porter par la relaxation sensorielle. Elle se rappelle la première petite fille, âgée de 4 ans à l’époque, qu’elle a massée, à la demande de ses parents.

« Elle s’était endormie, le pouce dans la bouche. Quand je l’ai recroisée il y a quelques temps – car c’est une enfant du quartier – elle m’a dit qu’elle s’en souvenait ! Et qu’elle s’était sentie comme sur un nuage ».

Il y avait aussi ce jeune garçon qui était « tyrannisé à l’école sous prétexte qu’il avait du ventre. Il le vivait très mal ». Grâce à la revalorisation et la confiance qu’induisent les massages – par leur douceur, l’écoute du corps ainsi que les interactions verbales entre la masseuse et l’enfant -, « il a accepté que d’autres personnes puissent ne pas être repoussées par son corps ». Il y a quelques temps, alors qu’il passait devant le salon, « il a tenu à me remercier » raconte Gabrielle, émue. « Il est ado maintenant ! Il est rugbyman aujourd’hui » précise-t-elle, de la bienveillance dans la voix.
Masser différents types de personnes, c’est « adapter son travail en fonction de qui on reçoit » pour Gabrielle. A l’image de cette enfant de 10 ans, handicapée tétraplégique qui ressentait beaucoup de difficultés à se détendre et qui, pourtant, a souhaité être en cabine seule avec Gabrielle. Un grand étonnement pour sa mère, qui ne l’avait jamais sentie autant en confiance.
Chez les enfants, spécifiquement les enfants à bas âge, la confiance s’acquiert par les expériences sensorielles développées avec les parents et l’entourage. C’est pourquoi Gabrielle propose des cours de massages à des parents dont les enfants ont entre un mois à un an.

Apprendre à masser son enfant

L’évolution du corps significative dès la première année de vie. C’est le moment crucial de la régulation du tube digestif, du sommeil et de la motricité. Les massages, chez les enfants en bas âge, vont aider à la régulation du corps. D’autant que « souvent, lorsqu’on est jeunes parents, on ne connaît pas les gestes pour accompagner son bébé, ni pour savoir comment les toucher » explique Gabrielle. Munie d’un poupon en plastique, elle assure des cours de massage, dédiés aux enfants, aux parents. « Les cours de massage peuvent porter sur de la détente du visage, de l’aide à la digestion ou de la relaxation des extrémités du corps ». En tant que masseuse et individue extérieure au champs familial, Gabrielle « ne touche pas l’enfant durant la première année car il est important pour la relation parent-enfant que ça soit les deux parents qui s’occupent des bains et des massages ».

Un moment privilégié qui, lorsqu’ils auront plus de maîtrise de leur corps aux alentours de quatre ans, facilitera l’acceptation de soi et le soin de son propre corps. Des gestes qu’à leur tour, leurs enfants reproduiront sans doute…

 

Crédit photo : Khoa Pham I Unsplash

                                                                                                              Lisa Fégné