Si la France vient tout juste de franchir le pas en assumant officiellement la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine, de vieux carnets de commandes sont revenus hanter le groupe spécialiste de la défense et de l’aéronautique, Thales.
Les problèmes de livraison ou de pénurie ne sont pas les seules turbulences qui ont secoué l’industrie de l’aéronautique, fortement représentée dans le Grand Sud-Ouest, ces dernières semaines.
D’après une enquête du média en ligne Disclose publié le 14 mars 2022, la France a continué à vendre et à livrer des armes à l’armée du Kremlin jusqu’en 2020, et ce malgré l’escalade des tensions avec l’Ukraine et l’embargo émis en 2014 suite à l’annexion de la Crimée par le pouvoir russe. Parmi ces commandes, le groupe spécialiste de la défense et de l’aéronautique Thales, dont les caméras thermiques Catherine auraient pu être utilisées par les blindés russes pour cibler des civils.
Un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé directement le groupe sur Twitter en relayant une vidéo analysant les dégâts causés sur une voiture civile et en pointant du doigt une caméra retrouvée dans un char.
«Aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début du conflit en Ukraine».
Selon les informations du Parisien, ce sont près de 250 chars qui auraient été équipés avec un tel matériel. Une info d’abord démentie par le groupe français avant de finalement reconnaître dans un communiqué avoir livré du matériel à une société russe jusqu’en 2019 au nom d’une « clause d’antériorité » pour des contrats établis avant 2014.
Le groupe Thales assure dans ce même communiqué cesser toute activité en Russie et qu’«aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début du conflit en Ukraine». Une affirmation relayée également par le porte-parole du ministère des Armées sur Twitter.
Martin Nolibé
Crédit photo : Websummit/Paul Moura CC BY 2.0