Les associations « Terres d’Osmose » et « Ludosens » s’appuient sur les vertus d’un jardin sensoriel créé à Caudéran pour apaiser les jeunes atteints de troubles dys ou de handicaps invisibles. Quand la connexion avec la nature permet de se reconnecter avec soi-même.
Pour épauler les jeunes et les enfants souffrant d’hypersensibilité, ou encore de troubles dys, à mieux gérer leurs émotions, les associations girondines « Terres d’Osmose » et « Ludosens » misent sur un jardin sensoriel créé à Caudéran. Tunnel olfactif, ateliers de sensibilisation, initiation à la permaculture… autant d’aspects découverts par notre journaliste Marion Ruaud dans notre épisode du 9 mars. Sur cette parcelle de 750 mètres carrés, une réunion publique était organisée début février pour présenter le jardin-forêt et ses objectifs aux habitants du quartier. Notamment favoriser l’inclusion d’enfants et de jeunes adultes issus de la neurodiversité (personnes hypersensibles, atteintes du trouble du déficit de l’attention, du trouble du spectre de l’autisme ou des troubles dys), qui ont souvent du mal avec le langage, la communication et les apprentissages. C’est l’objectif de Ludosens, depuis 8 ans. « C’est l’occasion pour nous de former des jeunes, qui ont souvent des parcours de vie pas simples, aux métiers de la permaculture. De leur permettre de prendre soin d’eux, et du vivant », explique Priscilla Laulan, fondatrice de « Ludosens ».
Mettre ainsi les mains dans la terre, visiter et sentir la forêt-jardin, découvrir la permaculture, travailler en équipe. Le dispositif permet aux jeunes neuro-atypiques de se reconnecter au vivant, à leurs émotions et à leurs sensations, loin des écrans… Pour Angèle Largy, pépiniériste et cofondatrice de « Terres d’Osmose », ce jardin-forêt se veut une passerelle entre biodiversité et neuro-diversité. « Ça passe beaucoup par l’éveil des sens : l’odorat, le goût, le toucher. On est partis sur des plantes qui ont des aspects atypiques, pour créer ce pont. Il y a un écho qui se fait. » Le moment est propice pour expliquer aux jeunes « qu’il y a un vrai enjeu de mettre le vivant en avant pour le protéger, tout comme on peut le faire pour toutes les sensibilités et toutes les manières uniques d’être au monde », ajoute-t-elle. Et cela semble fonctionner, comme l’explique Clara, 18 ans. « C’est apaisant. J’ai des problèmes d’anxiété. Le fait d‘être en plein air me permet de me détendre. Il y a tellement de choses à découvrir. Chaque plante a ses besoins, nous c’est notre cas aussi. »
Alexandre Camino
Crédits photos : Photo de Anthony Persegol sur Unsplash
En écho à notre épisode : « Les pouvoirs du « jardin-forêt » sur la neurodiversité »