EN ÉCHO À NOTRE ÉPISODE DU VENDREDI 25 JUIN: “Régionales, alliances s’abstenir”
Hier, jeudi 24 juin à 17h45, les cinq candidats qualifiés pour le second tour des élections régionales ont confronté leurs arguments, devant les caméras de France 3, à l’ancien hôtel de région de Limoges. Parmi les points essentiels abordés, l’environnement a été au cœur du débat.
Alain Rousset (PS), Nicolas Thierry (EELV), Geneviève Darrieussecq (LREM-MoDem), Nicolas Florian (LR) et Edwige Diaz (RN) ont été retenus pour participer au second tour des élections régionales en région Nouvelle-Aquitaine, anciennement Poitou-Charentes, Limousin et Aquitaine.
Le débat, dirigé par Annaïck Demars de France 3 et par Jérôme Edant de France Bleu, s’est ouvert sur « l’aspect politique de cet entre-deux tours » indique FranceInfo.
À l’issue du scrutin du 20 juin 2021, les électeurs de Nouvelle-Aquitaine place Alain Rousset – président de la Nouvelle-Aquitaine (PS) – en tête du premier tour des Régionales 2021. Au total, la région compte 5 listes au second tour, sans qu’aucune alliance ne soit conclue. Contrairement à 2015 où la liste PS et la liste EELV de Françoise Coutant s’étaient rassemblées. Avec leur progression, les écologistes revendiquent « plus de vice-présidences au sein de l’exécutif régional qu’en 2015 et d’élus potentiels dans l’assemblée » précise France 3 Nouvelle-Aquitaine. Pour Alain Rousset, cette relation politique ne doit pas s’apparenter seulement à « une question comptable ». Pour rappel, les écologistes enregistrent, un gain de plus de 64 000 voix sur l’intégralité de la région par rapport à 2014. Quant aux socialistes, ils ont perdu des voix : un peu plus de 200 000. Tout comme le Rassemblement National, avec la liste d’Edwige Diaz, qui arrive en deuxième position à l’issue du premier tour. La Nouvelle-Aquitaine enregistre une abstention record avec plus de 60% des électeurs qui ne se sont pas prononcés.
Avis partagés, mais nuancés sur l’éolien
Le problème des éoliennes et du vent de colère qui souffle de plus en plus fort dans l’ex-Poitou-Charentes a été évoqué. Pour rappel, les Deux-Sèvres, en Vienne et dans les deux Charentes concentrent en effet 90% du parc éolien néo-aquitain. À ce sujet, l’ensemble des candidats trouvent un terrain d’accord : le développement de cette source d’énergie dans la région est plutôt négatif. Si Edwige Diaz (RN) s’oppose à l’implantation d’éoliennes, tout comme Geneviève Darrieussecq (Mouvement Démocrate) qui affirme que la région « a besoin d’un mix énergique », Nicolas Florian (LR) insiste sur les efforts à réaliser dans nos modes de consommation, notamment en matière d’isolation. Le président sortant, Alain Rousset (PS), ne manque pas de citer les avancées en termes énergétiques sous sa mandature : « La stratégie que nous avons mise en place vise à être autonome en gaz vert d’ici 2050. » Et d’ajouter que les produits fabriqués par les industries de Nouvelle-Aquitaine « doivent pouvoir être déconstruits et recyclés » avec à la clé « des milliers d’emplois ».
Urgence sur les « bassines » d’eau
Du fait du changement climatique en cours et à venir, les ressources en eau demeurent au cœur des enjeux politiques. Pour l’heure, la gestion de l’eau divise de façon radicale les cinq candidats. Edwige Diaz s’est dit défavorable aux projets de retenues d’eau en expliquant qu’un « agriculteur sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. » Nicolas Thierry estime que la ressource en eau, étant en cycle fermé, reste « limitée et quand vous la captez quelque part, c’est au détriment de quelqu’un, donc le meilleur moyen, c’est de changer le modèle agricole ». Sur ce point, Alain Rousset fait part de son désaccord en posant la question « quand est-ce qu’on fait des réserves de substitution ? ». Geneviève Darrieusecq, insiste quant à elle sur le besoin de sécurisation de l’accès à l’eau potable. La candidate de la majorité présidentielle préconise la mise en place d’un grand plan régional pour la gestion de la ressource. Même type d’idées chez Nicolas Florian qui propose la mise en place d’un « grand service public de l’eau pour l’agriculture ». Afin que tous les agriculteurs – et plus seulement les 8% d’aujourd’hui – bénéficient des retenues (bassines) d’eau dans l’ancienne région Poitou-Charentes. Éviter « la privatisation de cette ressource essentielle »
Le second tour de l’élection régionale se tiendra ce dimanche 27 juin.
Crédit photo : Arnaud Jaegers I Unsplash
Lisa Fégné