Fermeture nocturne, tri des patients : le CHU de Bordeaux Pellegrin en crise [Partie 1/2]

En écho à notre épisode « Dordogne: mon hosto va craquer »

Déjà exsangue depuis plusieurs années et malmené par la crise sanitaire du COVID-19, l’hôpital craque. Le service des urgences du CHU de Bordeaux Pellegrin a annoncé mardi 17 mai, rentrer en mode « dégradé ».

À compter du 17 mai, les urgences adultes se concentreront sur les cas graves passé 20h et fermeront leur accueil au public. Pour avoir accès aux services des urgences la nuit, les patients devront d’abord contacter le SAMU 15, qui sera chargé de réguler. Les cas graves pourront sonner à l’interphone des urgences de Pellegrin pour être pris en charge, les autres seront redirigés vers d’autres services. Seules les « urgences avérées » pourront permettre de rentrer dans le premier service d’urgence de Nouvelle-Aquitaine.

Dans le communiqué de l’Agence Régionale de santé « entend limiter les impacts » et faire de la prise en charge des urgences vitales, une priorité. Ces mesures sont temporaires pour l’ARS et sont liées « à la fatigue des équipes en place après 2 années de pandémie, et à la difficulté de recruter des médecins ou du personnel paramédical. » 

7 services d’urgences en Nouvelle-Aquitaine fermés

« C’est tout notre système de santé qui descend en deuxième division » témoigne un médecin sur Twitter. Si la comparaison avec le monde du foot peut faire sourire, la situation reste tendue sur le terrain de la santé.

Alors que la saison estivale s’annonce particulièrement difficile, Bordeaux est loin d’être un cas isolé. D’autres services d’urgence en France pourraient suivre le même exemple, comme les urgences de Grenoble. Certains hôpitaux de la région Nouvelle-Aquitaine comme celui d’Oloron-Sainte-Marie, Sarlat, Jonzac, Marmande, Sainte-Foy-la-Grande ou encore Lesparre ont déjà adopté un fonctionnement similaire ou vont limiter les jours d’ouverture pour les prochaines semaines.
Selon les chiffres de l’association Samu-Urgences de France (SUdF) communiqués à l’AFP, c’est près de 120 hôpitaux en France qui font état de graves difficultés.

Martin Nolibé

Crédit photo : PA, CC BY-SA 4.0 via Wkimedia Commons