En écho à notre épisode : « Un homo, comme ils disent »
Si les plaintes pour des actes anti-LGBT sont en augmentation, les communes de Nouvelle-Aquitaine et les différents acteurs de la communauté se sont mobilisés ce 17 mai afin de mettre à l’honneur les luttes et les fiertés LGBTQIA+.
Comme un peu partout en France, des rassemblements ont été organisés par les associations LGBTQIA+ de la région. Des centaines de personnes se sont réunies mardi à Bayonne, Pau ou encore à Bordeaux afin de célébrer les fiertés, mais aussi d’informer et de militer contre les actes anti-LGBT. D’autres évènements auront lieu ces prochains jours comme un Village des fiertés organisé par l’association bordelaise Girofard le samedi 21 mai ou une course Rainbow City Trail le dimanche 22 mai à Périgueux.
Localement plusieurs municipalités de la Nouvelle-Aquitaine se sont également engagées de manière symbolique dans cette lutte en inaugurant des passages piétons arc-en-ciel, en organisant des campagnes d’affichage ou en affichant le drapeau LGBT+ sur les frontons de bâtiments publics.
Mais d’autres villes vont plus loin avec des initiatives plus durables comme le Mois des fiertés à Bordeaux qui présente un programme pour mettre à l’honneur les fiertés et les luttes LGBTQIA+. Du 17 mai au 30 juin, plusieurs évènements (lectures, conférences, spectacles…) seront organisés avec en point d’orgue, la marche des fiertés qui aura lieu le 12 juin dans la capitale girondine.
Mieux accompagner les victimes dans leurs plaintes
Comme l’ont souligné les études et rapports publiés à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, seule une faible part des victimes osent porter plainte lorsqu’il fait face à un acte anti-LGBT.
Une permanence d’accompagnement des victimes de LGBTphobies est déjà mise en place au Commissariat de Bordeaux afin favoriser et d’améliorer le signalement des actes anti-LGBT et du dépôt de plainte dans un environnement qui inquiète plus qu’il ne rassure. La peur d’être « outé » et le jugement dissuadent beaucoup de victimes de déposer plainte, comme le raconte le directeur adjoint de la sécurité publique de Gironde, Eric Kurst dans les colonnes du journal Sud Ouest. Ainsi, cet accueil des victimes devrait s’exporter hors des murs du commissariat de Bordeaux, mais également, en Nouvelle-Aquitaine à l’automne 2022.
Ce service est notamment mis en place par des membres de l’association Flag ! (Association LGBT+ des agents des Ministères de l’Intérieur et de la Justice, Pompiers, Policiers municipaux et ses alliés). L’association a notamment annoncé intensifier ces actions dans les commissariats et les gendarmeries afin de mieux former dans l’accueil des victimes d’actes de discrimination. Une démarche également entamée par d’autres associations régionales comme ADHEOS.
#IDAHOBIT2022
Un franc succès ce matin au commissariat de la Rochelle entre policiers, agents et intervenants extérieurs pour échanger sur les préjugés, les phobies et les discriminations des LGBTQI+. @contactADHEOS pic.twitter.com/hf9Gvirklx— Police nationale 17 (@PoliceNat_17) May 17, 2022
L’association FLAG ! a également lancé en avril 2020 une application pour signaler de manière anonyme, pour les victimes comme pour les témoins, un acte anti-LGBT. Des signalements qui ont permis la sortie d’un rapport complémentaire à ceux du ministère de l’Intérieur et de SOS Homophobie, avec près de 1 161 signalements pour 2021. L’application recense également via une carte interactive, les « lieux sûrs », des associations, bars, magasins ou services publics dans lesquels les hôtes s’engagent à accueillir dans les meilleures conditions et à protéger les victimes d’actes anti-LGBT.
Martin Nolibé
Crédit photo : Seyi Ariyo, Unsplash