Le Précis – À Bordeaux, l’extrême droite vise les associations

Le Planning familial fait partie des institutions qui garantissent les droits primordiaux des femmes et des minorités de genre. Pourtant, à Bordeaux, la structure est régulièrement visée par des militants d’extrême-droite, comme plusieurs autres associations progressistes.

Bienveillant et salvateur, le planning familial bordelais fait souvent l’objet d’attaques, ces derniers mois, par des militants d’extrême-droite. Dans notre épisode dédié à la Journée internationale des droits des femmes et des minorités de genre, notre reporter Raphaël Lardeur a donné la parole aux membres de la structure, qui défend notamment le droit à la contraception, à l’avortement et à l’éducation sexuelle. Le contexte était alors plus que tendu. Le planning a été plusieurs fois la cible d’« Action Directe Identitaire ». Dans la nuit du 27 au 28 février, pour la deuxième fois en cinq jours, de grosses lettres rouges barraient les locaux. Trois semaines avant, dans la nuit du 7 au 8 février, les mêmes avaient écrit sur les murs du centre situé rue Eugène-Le-Roy, « Aujourd’hui stérilisés, demain pucés ? », en référence à une campagne de contraception masculine. Le 1er mars, devant près de 500 personnes, la coprésidente du planning familial, Annie Carraretto, s’est exprimée. « On a déposé plainte à chaque fois, et aucune suite ce jour. Alors que les colloreuses vont en garde à vue, en procès. On voit bien qu’il y a une impunité qui n’est pas la même pour toutes », a-t-elle déploré.

Lors de ce rassemblement, Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, a tenu – malgré un emploi du temps chargé – à apporter son soutien au planning familial. « Merci pour l’organisation de cette manifestation au combien nécessaire. Mon indignation n’a d’égal que la vôtre. Soutien affirmé au planning familial. Mais au-delà, d’autres sont concernées », a-t-il lancé. En février, les locaux de « SOS Racisme Gironde » ont vu leurs murs se parer de messages xénophobes, « les nôtres avant les autres » ou « La France aux Français ». Plusieurs croix celtiques ont été taguées au siège de l’association « Hébergeurs solidaires de Bordeaux », venant en aide aux mineurs isolés. « L’Association de solidarité avec tous les immigrés » a aussi été vandalisée dans la nuit du 29 au 30 novembre avec des messages comme « Qu’ils retournent en Afrique ». « Nous sentons ce climat de violence et de haine. Bordeaux ne mérite pas ça », a sonné l’élu écologiste bordelais.