Après avoir été contaminée par un champignon, la célèbre frégate l’Hermione repose en cale sèche depuis l’automne 2021. Pour retrouver sa place en mer, la coque de ce géant des océans doit subir une rénovation complète. Mais pour flotter de nouveau, elle a besoin de l’engagement d’une communauté passionnée, prête à donner de son temps pour perpétuer cette épopée maritime. Les travaux s’étaleront sur 15 à 18 mois, un travail méticuleux que Gabriel Taïeb a pu observer au port de Bayonne, à Anglet, berceau de ce chantier d’exception. Guillaume Normandin, directeur technique de l’association Hermione-La Fayette, a ouvert les portes des ateliers pour Podcastine.
L’objectif principal de l’association est de préserver la navigabilité de la frégate tout en assurant la transmission du patrimoine historique et de la vie actuelle du navire au public. Les visiteurs viennent pour l’aspect historique du chantier naval, du site et pour rencontrer marins professionnels et bénévoles. | LEAH GUILLOUT
C’est lors d’une inspection de routine en cale sèche, où le navire est hors de l’eau, qu’un charpentier a découvert le champignon. Alors qu’il examine attentivement la coque, il remarque un minuscule éclat dans la peinture, d’à peine 2 millimètres carrés. Curieux, il enfonce délicatement son couteau et réalise que le bois est attaqué. | LEAH GUILLOUT
Au début, l’équipe estimait le coût des travaux à 3,5 millions en espérant qu’ils durent seulement six mois. Mais à ce moment-là, ils ne connaissaient pas l’ampleur des dégâts. Résultat : 10 millions d’euros doivent être levés. Jusqu’ici, l’association vivait avec les visiteurs qui venaient sur le chantier. Maintenant ce n’est plus possible, « c’est pour ça qu’on fait un appel au don pour essayer de financer tout ça ». | LEAH GUILLOUT
« On a beaucoup appris de cette avarie : tous les navires bois ont des problèmes de champignons. Ce qui nous arrive n’est pas incroyable, la surprise c’est que ce soit arrivé si rapidement. » | LEAH GUILLOUT
À l’avenir, l’Hermione naviguera plus de temps en eau salée. Puisque l’eau douce facilite le développement d’un champignon, le sel le ralentit. « On réfléchit à une bi-implantation entre Rochefort et La Rochelle ». | LEAH GUILLOUT
« On sait que si on avait tout l’argent dont on a besoin aujourd’hui, on pourrait naviguer en 2024. On a réussi à lever 3,5 millions, il reste 6,5 millions à lever. Et ils ne vont pas tomber du jour au lendemain, donc on cible début 2025 mais tout ça va être rythmé par la rentrée d’argent. » | LEAH GUILLOUT
En écho à notre épisode : « Sauver l’Hermione : récit d’un chantier – épisode 1 »
