Le Précis – Préserver la flèche Saint-Michel

Fatigué par le temps, le clocher de la basilique Saint-Michel fait l’objet de travaux pour l’installation d’une structure métallique. Le dispositif doit faciliter la restauration de l’édifice fragilisé, qui reste cher aux Bordelais.

Bâtiment riche d’histoire construit dès 1472, la basilique Saint-Michel est – par endroits – en mauvais état. Depuis novembre 2021, une dizaine d’ouvriers bâtissent une impressionnante infrastructure métallique pour protéger le clocher de la flèche, qui menace de s’effondrer. Cette structure, ils la surnomment « le tabouret », car il mène au sommet du monument… en 20 minutes. Notre reporter Raphaël Lardeur s’est hissé à 63 mètres d’altitude et a pu constater les dégâts dûs à l’usure du temps. De la mousse s’est immiscée dans les interstices et la pierre s’effrite. Fragilisée par l’usure et dégradée par la terrible tempête Martin en 1999 qui avait balayé l’ouest de la France. Lors de différentes études en 2000, 2005 et 2013, la présence de multiples fissures, dangereuses pour l’édifice et donc pour les habitants, a été démontrée. Problème, elles s’agrandissent avec le temps. « Il y a du boulot. On voit des fissures que personne n’a vues. Il était temps d’intervenir », confie l’un des ouvriers rencontrés sur place.

Mais les caprices météorologiques ne sont pas les seuls coupables à l’état du clocher de la basilique. Depuis les années 1960, le monument souffre du contrecoup d’interventions hasardeuses. « Les joints de maçonnerie ont été recouverts de mortier de ciment. Ils ont donc suivi les évolutions de la pierre au fil du temps. Les éléments cassés se sont infiltrés dans les fissures et en ont bloqué la fermeture des fissures », explique un autre ouvrier. Au total, le chantier devrait coûter 11,6 millions d’euros, répartis entre la Ville, l’État et la Région. Et pour cause, la flèche est un symbole bordelais : repère immanquable pour les marins de l’époque moderne ou ombre bienvenue pour les maraîchers qui vendent leurs produits à ses pieds. Le chantier devrait être terminé à l’automne 2025.