Tandis que des matériaux plus durables intègrent peu à peu le secteur de la voile sportive, la question d’une production énergétique moins polluante à bord semble toujours largement ignorée par les navigateurs. Malgré le casse-tête technique que cela représente, certains marins et ingénieurs invitent à accélérer les efforts dans ce sens.
Pour des raisons de sécurité, les compétitions en mer exigent d’équiper son navire d’un moteur – thermique, dans la très grande majorité des cas – et d’un ensemble d’appareils électroniques essentiels. Bien qu’indispensables à la navigation, ces outils consomment beaucoup d’énergie et rejettent une quantité importante de polluants. Dans le troisième et dernier épisode de notre série, notre journaliste Marie Lonni a interrogé Phil Sharp, skipper et ingénieur, qui mise sur la pile à hydrogène pour décarboner le secteur maritime.
« Aujourd’hui, en ville, on voit de plus en plus de véhicules électriques. Mais il y a, juste à côté, des cargos qui créent énormément de pollution. Il faut décarboner les ports, et changer nos pratiques en mer comme sur terre », alerte le navigateur. Pour lui, la pile à hydrogène peut devenir la solution. « Elle apporte plein d’avantages pour le stockage de l’énergie, son transport, sa grande durée… avec cela, j’espère révolutionner le secteur maritime, pour n’importe quel type de bateau », s’enthousiasme-t-il. À bord d’un voilier IMOCA « zéro émission », le skipper se prépare pour le Vendée Globe, et espère devenir le premier à compléter ce tour du monde sans émission de gaz à effet de serre, pour ouvrir la marche.
Bien qu’occupant une place très minoritaire dans l’ensemble des activités en mer, les grandes compétitions permettent d’offrir un coup de projecteur sur les solutions durables et peut-être, peu à peu, d’influencer les secteurs de la plaisance et du commerce.
Gabriel Taïeb
En écho à notre épisode : « Voile, la vague verte ? – épisode 3 »
