Face au dérèglement climatique et à ses conséquences néfastes sur la biodiversité, la création de micro-forêts urbaines apparaîtrait comme une solution d’aménagement durable.
Elle est de plus en plus utilisée. La méthode Miyawaki, qui repose sur la création de micro-forêts dans les espaces urbains avec pour objectif de réduire les conséquences néfastes des activités industrielles humaines, séduit de façon croissante au sein des territoires européens métropolitains. Nécessitant un terrain de 100m2 de friche situé dans une aire urbaine, cette méthode est axée sur « quelques principes simples » selon les informations indiquées sur le site du Centre Ressource de Développement Durable (CERDD). Tout d’abord, pour permettre aux micro-forêts d’être plus résilientes et « plus résistances aux conditions climatiques et aux parasites », des espèces endémiques doivent être plantées. Étant plus adaptées aux conditions locales, elles ont l’avantage d’être « moins gourmandes en entretien » stipule le site du CERDD, à l’image des écosystèmes forestiers observables dans sa région. Si planter des espèces variées et locales est recommandé, il faut toutefois être vigilant à ne semer que des essences dites »climaciques » , c’est à dire des essences appartenant au dernier cycle de l’évolution naturelle d’une forêt native.
Au moment de la plantation, pour stimuler la croissance, les arbres doivent être placés à raison de trois par mètre carrés. Les scientifiques et spécialistes des forêts appliquant la méthode Miyakawi attestent de l’efficacité du phénomène de concurrence entre les arbres, qui donnerait suite à un stimulus d’augmentation de la taille et de la robustesse des racines et de ses branches. Les successeurs de la philosophie et de la méthodologie forestière Miyakawi, comme Mathieu Verspieren – entrepreneur de la société BeeForest – conseillent toutefois la mise en place, entre chaque arbuste, d’ une « bande de dégagement de 5m de distance (minimum) vis à vis des autres infrastructures », surtout dans le cas où les constructions sont implantées dans des zones où un fort taux d’argile est relevé.
La métropole bordelaise, séduite par l’initiative, a annoncé la mise en place d’un projet similaire : la place des Tiercettes, située entre les rues Billaudel, Fieffé et Françin, est en voie de transformation.
A Bordeaux, un « îlot de fraîcheur »
« Afin de créer un ilot de fraicheur, la placette en triangle de la placette Billaudel, aujourd’hui entièrement minérale, va être transformée, dès cette saison de plantation, en micro-forêt urbaine expérimentale »
peut-on lire sur le site de la mairie de Bordeaux, dans un article paru le 9 mars dernier.
Cette « reconquête végétale » baptisée « Bordeaux Grandeur Nature » et lancée par la mairie, avec à sa tête le responsable politique Pierre Hurmic, consiste à semer 500 jeunes plants forestiers, allant de 30 cm à 1m de hauteur, sur une surface d’environ 180 m2. Érables champêtres, chênes pubescents, sorbiers domestiques et merisiers sont autant d’espèces forestières qui prendront racines sur la place bordelaise
En voie de métamorphose, Bordeaux – et d’autres métropoles françaises, à l’image de Lyon – délaisse ses aménagements minéraux pour une construction végétale, afin de laisser la nature regagner du terrain…
Crédit photo : Pixabay
Lisa Fégné