Présidentielle 2022, la voix des assos – L’Université Populaire de Bordeaux

Chaque vendredi jusqu’à l’élection présidentielle, Podcastine donne la parole à une association de la région pour qu’elle explique ses actions et ses attentes vis-à-vis du prochain mandat.

 

L’Université Populaire de Bordeaux a été créée en 2009, à l’époque du mouvement social contre la réforme de l’université (LRU). L’association compte aujourd’hui une vingtaine de bénévoles réguliers, et pas seulement des étudiants puisqu’ils sont âgés de 21 à 68 ans. David Engelibert et Inigo Gonzalez font partie du conseil d’administration.

 

Podcastine : Pouvez-vous présenter les activités de l’Université Populaire ?

 

Inigo Gonzalez : Nous sommes une association d’éducation populaire, nous proposons diverses activités pour partager les savoirs, les déconstruire, en utilisant des outils et méthodes démocratiques et inclusives. Notre objectif est de désacraliser le savoir, montrer que chacun d’entre nous en est détenteur grâce à son expérience.

 

David Engelibert : Par exemple, nous faisons venir des spécialistes pour des conférences, à la faculté de la Victoire à Bordeaux. Nous voulons montrer que c’est un lieu ouvert à tous, nous mettons l’accent sur les échanges entre les intervenants et le public. Nous proposons aussi des conférences gesticulées. Elles sont réalisées par des gens qui, au départ, ne sont pas spécialistes du sujet. Mais ils partent de leur propre expérience, et creusent le sujet sur le plan théorique, politique, le tout sous forme de pièce de théâtre.

 

I.G : C’est à mi-chemin entre le one-man-show et la conférence, avec toujours un aspect politique ! Nous organisons également un festival tous les ans, « Comme un grondement ». L’année dernière le thème était l’amour et cela nous a servi de point de départ à l’écriture d’un livre. « Grondement Amoureux – Amour Oppression Émancipation » a été publié fin novembre. C’est un livre qui rassemble des témoignages, de la bande dessinée, de la poésie, des textes de sociologues, etc.

 

Podcastine : Qu’attendez-vous du prochain mandat présidentiel ?

 

I.G : Le festival de cette année avait pour thème « La démocratie », cela avait justement été choisi parce que cela nous paraissait important d’en parler avant une échéance électorale. Je pense que nous sommes nombreux, au sein de l’association, à dire qu’il faut remettre en cause les institutions représentatives et le système électoral. Il y a de nombreux candidats, de petits pourcentages à l’issue de l’élection, mais personne ne fait l’unanimité. Et pourtant le candidat élu a les pleins pouvoirs pendant cinq ans. Au sein de l’association, nous essayons toujours d’arriver au consensus lorsque nous prenons des décisions.

 

D.E : Évidemment c’est beau d’avoir des idéaux, mais ce n’est pas facile à mettre en place. Lorsque l’on applique entre nous un système de décision horizontal, ce n’est pas évident. Les réunions entraînent d’autres réunions et ainsi de suite. Mais nous continuons à discuter jusqu’à ce que nous soyons d’accord. A minima, nous faisons en sorte que tous les points de vue soient entendus pour léser le moins de gens possible.

Par ailleurs, au sein de l’association nous avons des idées partagées, un engagement sur les thématiques antiracistes, féministes, écologistes… Nous pensons par exemple, sur le volet environnemental, qu’il est important de végétaliser les villes et rendre accessibles des potagers partagés.

 

I.G : Mais nous n’exprimons notre soutien à aucun programme en particulier. Le problème, c’est que les candidats peuvent faire des promesses seulement dans un but électoral. Ensuite, il n’y a aucun moyen de les contraindre à les réaliser.

 

Propos recueillis par Mathilde Loeuille

 

Crédit photo : Université Populaire de Bordeaux