Le match de demi-finale de coupe du monde de football disputé entre la RFA et la France le 8 juillet 1982 a marqué notre imaginaire collectif dans la culture populaire. Liste non-exhaustive des œuvres musicales rappelant « Séville 82 ».
On l’entend à la quatrième minute du morceau Solexine et Ganja, sorti sur l’album Soleil cherche futur enregistré en août 1982, du chanteur de rock Hubert-Félix Thiéfaine : le match du 8 juillet 1982, opposant la France à la République fédérale d’Allemagne (RFA) lors de la deuxième demi-finale de coupe du monde de football à Séville. Cette rencontre, surnommée « la nuit de Séville » ou « Séville 82 », a marqué l’imaginaire collectif au point qu’on en retrouve la référence dans certaines œuvres de culture populaire. Avec Solexine et Ganja de Thiéphaine, c’est indistinctement que l’on entend en fond sonore le reportage radiophonique – avec la voix de Jacques Vendroux- de l’échec de Stielike puis de Six pendant la séance de tirs au but.
Quatre ans plus tard, à l’occasion de la coupe du monde de football disputée au Mexique, la chanson populaire Viva les bleus démarre en se remémorant cet épisode tout autant traumatique que légendaire. Les supporters chantaient, entre autres : « Souviens-toi, Il était une fois Séville, Souviens-toi, Leur légende est née ce jour-là ».
De la tragédie à la chanson de geste
Il faut dire que la dramaturgie de la rencontre se prête à la chanson de geste. L’agression impunie du gardien allemand Schumacher sur le futur Bordelais Battiston avait donné le ton, le dénouement vire à la tragédie. Alors que les deux équipes sont à égalité, 1-1, à l’issue du temps réglementaire, les Français prennent au début de la prolongation un avantage de deux buts, marqués par les Bordelais Trésor et Giresse, qu’ils pensent décisifs. Mais se font rattraper au score par les Allemands. C’est à l’issue de la toute première séance de tirs au but de l’histoire de la coupe du monde que la France est éliminée. Un des matchs les plus grands de l’histoire du football, qui occupe évidemment encore une place à part dans la mémoire de Marius Trésor, comme il l’évoque aux côtés de son biographe Denis Granjou, dans l’épisode « Marius Trésor, un destin bordelais ».
En 2005, c’est au tour du chanteur de pop-rock Bartone de lancer la piqûre de rappel de ce « match du siècle » avec son titre France-Allemagne 82, tiré de l’album Cador et interprété avec la chanteuse Clarika. On peut notamment y entendre ces vers : « Tu as beau faire le cador, tu as beau faire le fier, Tu as beau vouloir te la jouer sport, tu as bien envie de pleurer ta mère », sentiment qui a probablement habité une grande partie des supporters des Bleus ce jour-là…
Bien que Michel Platini, présent en tant que joueur au match de « la nuit de Séville », considère que « aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant de courants contradictoires, autant d’émotions que la demi-finale perdue de Séville», il n’en reste pas moins que les musiciens se sont emparés de cet événement sportif historique. Et n’ont peut-être pas fini de le faire…