En écho à notre épisode Précarité étudiante : la solution rafraîchissante du frigo « zéro gaspi »
L’école de musique de Talence s’est associée à la fédération étudiante ATENA pour proposer aux étudiants en difficulté des cours hebdomadaires à un euro.
C’est en écoutant la radio que Sylvie Masneuf a entendu parler d’un dispositif de cours de musique à un euro pour les étudiants précaires, mis en place à Albi par l’école Izy Music. Enthousiasmée, la directrice de l’école de musique de Talence a décidé de mettre en place le même système. « Le projet a été voté l’été dernier en conseil municipal, et lancé officiellement le 19 octobre. » Les étudiants peuvent bénéficier d’un cours hebdomadaire de 30 minutes, pour un euro. « Nous proposons des cours de saxophone, flûte traversière, guitare, batterie, chant… » Les instruments sont prêtés, et si les étudiants le désirent, ils peuvent rejoindre un ensemble au lieu de prendre un cours en individuel.
Réservés aux bénéficiaires du Comptoir d’Aliénor
L’école de musique s’est associée avec l’Association territoriale des étudiants aquitains (ATENA), qui gère l’épicerie solidaire Le comptoir d’Aliénor basée sur le campus de Talence. Les cours de musique sont donc proposés aux bénéficiaires de l’épicerie. « Pour devenir bénéficiaire, l’étudiant doit remplir un dossier sur lequel il inscrit ses revenus mensuels ainsi que ses dépenses. Nous calculons son « reste à vivre » quotidien et s’il est inférieur à 7,60 euros, il devient bénéficiaire » détaille la présidente de la fédération ATENA, Apolline Dumar. Une fois inscrits, les étudiants peuvent se rendre une fois par semaine à l’épicerie, où les produits sont vendus entre 10 et 30% du prix du marché. « Ils ont un budget mensuel de 20 euros, ce qui est très large car 20 euros ici, cela équivaut à 200 euros en grande surface. » Actuellement, 98 étudiants sont bénéficiaires. Ils peuvent donc tous, potentiellement, s’inscrire aux cours de musique.
Faible affluence
Pourtant, seuls deux étudiants se sont pour l’instant inscrits. Apolline Dumar essaie d’expliquer ce manque d’engouement : « Les étudiants n’osent peut-être pas se saisir du dispositif, ils ont peut-être peur que ça leur prenne du temps… Ils sont précaires et cumulent souvent les études et un emploi. »
Les inscriptions sont toujours ouvertes et la fédération a récemment relancé les bénéficiaires par mail, pour leur rappeler l’existence du dispositif, car « c’est important que tout le monde ait accès à la culture ».
Les cours de musique à un euro sont pour l’instant testés sur une année. Si cela marche bien, donc si les inscriptions affluent, des cours de danse pourraient être également proposés l’année prochaine.
Mathilde Loeuille
Crédit photo : Brendageisse/Pixabay