Alors qu’Emmanuel Macron a été investi pour un second mandat, ce week-end du 8 mai a aussi été marqué par le coup d’envoi de la campagne des législatives pour les partis politiques de tous bords. En Nouvelle-Aquitaine comme partout en France, la distribution des circonscriptions a commencé pour les candidats de la coalition fraîchement formée, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES).
Réunis à Aubervilliers samedi pour le lancement de leur campagne, les Insoumis, communistes, socialistes et écologistes ont fêté, main dans la main, leur accord historique après des jours de tractations et de négociations pour former cette coalition de gauche pour les législatives.
Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, a eu quelques mots lors de son discours pour les candidats de gauche qui se sont retirés dans toute la France pour permettre cet accord entre les quatre formations politiques. En effet, avec son bon score des présidentielles, le parti de La France Insoumise a pu mener la danse de cette alliance électorale et jouer les arbitres dans une distribution des circonscriptions largement en faveur de ses candidats, et la Nouvelle-Aquitaine n’échappe pas à la règle.
Sur les 49 circonscriptions électorales de la région, le parti LFI présentera donc d’après l’accord, 28 candidats en Nouvelle-Aquitaine, avec au moins un de ses représentants dans chaque département. Les insoumis se présenteront même dans l’unique circonscription de la Creuse et dans près de la moitié des circonscriptions de la Gironde qui en compte 12.
Premier parti à avoir rejoint cette nouvelle union de la gauche, l’adage de «premier arrivé, premier servi» a pu se vérifier pour Europe Écologie Les Verts. Les candidats écologistes seront présents dans 10 circonscriptions à travers la région, dont la 1ère (Bordeaux-Nord) et 2ème circonscription (Bordeaux-Centre) de la Gironde.
Première force de gauche en 2017 dans la région malgré sa déconvenue après le raz de marée rose qu’avait connu l’Aquitaine en 2012, le Parti socialiste ne présentera que neuf candidatures en Nouvelle-Aquitaine, dont la 4e en Gironde (Rive droite de Bordeaux). Sur le papier, il n’y aura notamment pas de candidats socialistes en Corrèze, fief de François Hollande, ni en Dordogne, dans la Creuse ou dans les Deux-Sèvres.
Enfin, le Parti communiste français s’assure lui seulement deux candidatures, dont celle de la 8ème circonscription de Gironde (Bassin d’Arcachon) et la 2ème circonscription des Landes.
Des socialistes dissidents
Des négociations et des compromis pour partager les circonscriptions entre les leaders de la gauche qui ne sont pas du goût de tous les élus locaux. À l’image de certains ténors socialistes ces derniers jours, certaines voix se sont élevées dans la région et les candidat·e·s de la NUPES risque bien de se retrouver avec d’autres candidatures de gauche face à eux.
Alors que l’entente signée ces derniers jours ne prévoyait aucune candidature socialiste en Dordogne au profit des celles proposées par LFI et EELV, quatre candidats étiquetés PS, et déjà investi avant l’accord, se présenteront tout de même pour ces élections. Il s’agit de Floran Vadillo sur la 1ère circonscription (Périgueux), Christophe Cathus sur la 2ème (Bergerac), Martial Peyrouny sur la 3ème et Christian Teillac sur la 4ème. Ces candidats socialistes rentrés en dissidence devraient être exclus du PS s’ils maintiennent leurs candidatures, comme le prévoit l’accord de la NUPES.
Dans les Landes, c’est le député sortant du Béarn, le socialiste David Habib qui compte bien se représenter malgré que sa circonscription ait été réservée à un candidat LFI. Au micro de France-Bleu Béarn Bigorre, il affirme néanmoins ne pas se présenter «en dehors du PS car je considère que le PS est mort», mais comme « défenseur du Béarn ».
Toutes les gauches ?
Si Lutte Ouvrière avait déjà décidé de faire cavalier seul et de présenter des candidats dans toutes les circonscriptions, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a envisagé un temps de rejoindre l’alliance proposée par LFI, comme ce fut déjà le cas localement en Nouvelle-Aquitaine pour les élections régionales de 2021. Néanmoins comme l’a annoncé le parti anticapitaliste dans un communiqué publié jeudi 5 mai, il n’en sera rien. L’accord signé mercredi 4 mai entre LFI et le PS a marqué un « point de bascule » et une rupture. L’Union populaire n’aurait également proposé que cinq circonscriptions au parti anticapitaliste, dont aucune ne permettant l’élection de Philippe Poutou en Gironde alors que comme le souligne le NPA « de nombreuses et nombreux militant·e·s de gauche espéraient voir Philippe Poutou à l’assemblée ». Si le NPA soutiendra localement la NUPES lorsqu’ils ne présenteront pas de candidats, le parti entend bien proposer des candidatures d’alternative là où cela sera possible. Les candidats du NPA devraient être annoncés dans les prochains jours après la tenue d’un Conseil politique national le 14 mai.
Martin Nolibé