Depuis deux ans, la frontière entre la France et l’Espagne est verrouillée. La fermeture de quatre points de passage entrave la mobilité des frontaliers, sous prétexte de lutter contre le terrorisme et l’immigration illégale. Une mesure censée être temporaire, mais qui n’en finit plus de durer, suscitant l’indignation des élus locaux et des habitants de la région.
« J’ai discuté avec des hommes politiques locaux, comme le président du gouvernement autonome basque qui ne comprend pas du tout qu’on ne puisse pas rouvrir la frontière », raconte-t-elle. Et pour cause, c’est la France qui est à l’origine de cette décision, « et qui n’a d’ailleurs jamais vraiment informé l’Espagne ». La raison invoquée par la France pour justifier la fermeture de ces quatre points de frontière est double : la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine. « En 2021, 13 000 personnes ont été contrôlées à la frontière, mais c’est un pic, habituellement, c’est plutôt autour de 5 000 personnes. » La clôture des frontières ne se fait pas sans conséquences. Faire ses courses ou prendre le bus pour aller à l’école à Saint Jean de Luz n’est plus aussi facile qu’avant. Les migrants, quant à eux, se trouvent dans une situation d’insécurité en tentant de passer la frontière par des moyens qui mettent leur vie en danger. En 2021, trois personnes ont été percutées par un train et cinq noyées en tentant de traverser à la nage.
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En janvier 2021, neuf points de passage autorisés (PPA) ont été fermés. Quatre le sont toujours.
13 000
Selon les chiffres de la préfecture des Pyrénées-Orientales, près de 13 000 personnes en situation irrégulière ont été refoulées à la frontière franco-espagnole en 2021.
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Depuis l’instauration de ces check points, huit personnes ont perdu la vie en tentant de les contourner.
Agathe Hernier