Le Précis – L’appel urgent de l’AJL à un meilleur traitement des transidentités

Alors que les transidentités gagnent en visibilité dans les médias, force est de constater que leur représentation laisse parfois à désirer. Pour l’association des journalistes lesbiennes, gays, bis, trans et intersexes (AJL), impliquer davantage les personnes concernées est essentiel.

Cela fait 10 ans que l’AJL lutte pour une représentation plus juste des personnes LGBT+ dans les médias. De plus en présentes dans les rédactions et les débats publics, les transidentités sont aujourd’hui sous le feu des projecteurs et sont l’objet de nombreuses polémiques parmi les milieux conservateurs. Au micro de Gabriel Taïeb, Podcastine reçoit Pauline Ferrari et Nils Hollenstein, tous deux journalistes et membres de l’AJL, qui ont participé à l’étude sur le traitement médiatique de ces questions. Si l’on ne devait citer qu’un seul point à améliorer, c’est bien celui de donner la parole aux personnes concernées. Parce que le constat est amer. Sur les 98 articles traitant principalement des transidentités, seuls 36 ont accordé la parole à une personne trans.

Pauline Ferrari tient à rappeler que « la transphobie tue ». Stress post-traumatique, exclusion familiale, suicide, précarité, difficultés d’accès à l’emploi, aux soins et aux études… Les discriminations touchent tous les aspects de leur vie. Et bien qu’il y ait eu des progrès, ils restent encore fragiles. Les médias ont encore tendance à se focaliser sur des exemples étrangers, comme les conditions des personnes LGBT+ lors de la Coupe du Monde au Qatar ou les lois anti-LGBT en vigueur en Russie sous Poutine, au lieu de couvrir cette question dans leur propre pays. La faute à « une certaine frilosité », voire une « paresse intellectuelle ». Pire encore : un article sur quatre est anti-trans, même si « c’est un délit, les gens ont tendance à l’oublier ».