Les joueurs, cartons et jetons en main, brûlent d’impatience et d’espoir de décrocher le jackpot. Le loto, une rengaine bien connue de tous. Mais derrière ces évènements populaires, se cache un flou juridique, des activités illicites et de vastes réseaux d’escroquerie. Raphaël Lardeur est au micro de Podcastine pour son article « Le flou juridique, ce terreau fertile des lotos de campagne » paru dans Le Figaro.
Club de rugby, de football, associations en tous genres… Les lotos se sont inscrits dans la tradition des petites villes et des campagnes françaises. Dans les salles des fêtes, une « ambiance bon enfant » règne alors que les participants espèrent décrocher un panier garni ou un vélo. Mais d’autres lotos voient le jour, « quasi industriels », attirant régulièrement plus de 200 personnes par salle et faisant remporter des bons d’achat de 50€ valables dans les grandes surfaces de distribution. Dans un contexte d’inflation, ces lotos sont devenus le Graal pour bon nombre de participants, tentant de compenser la baisse de leur pouvoir d’achat. Raphaël Lardeur revient au micro de Podcastine sur les résultats de son enquête publiée dans le Figaro sur ces lotos d’un autre genre.
Malgré leur interdiction théorique depuis le 19e siècle, les loteries de campagne persistent dans « un flou juridique ». Chaque année, environ 150 000 lotos sont organisés en France. La majorité des organisateurs cherchent à soutenir des causes sans but lucratif. Malheureusement, « une minorité flirte avec l’illégalité », utilisant les lotos comme un moyen de s’enrichir personnellement. « On ne peut pas gagner de l’argent avec des lotos, c’est complètement illégal. » Les jeux d’argent étant réservés au monopole de l’État, la redistribution des fonds est difficile à contrôler, laissant planer le doute sur leur utilisation réelle. « On a l’impression que tout le monde sait qu’il y a des magouilles, mais personne n’en parle. » Alors que les forces de la police judiciaire tentent de lutter contre ces pratiques douteuses, elles font face à un sous-effectif et à une réglementation complexe. La condamnation de ces activités pourrait aussi mettre en péril un pan important des événements culturels locaux, privant les participants de « ces moments de convivialité » qui font partie intégrante de leur vie quotidienne.
150 000
Chaque année en France, environ 150 000 lotos de campagne sont organisés.
1833
Officiellement, tous les autres jeux de hasard et d’argent, dont les lotos, sont interdits depuis 1833.
Agathe Hernier
Crédits photo : François GOGLINS, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
En écho à notre épisode : « Lotos de campagne, du flou juridique à l’escroquerie »