« Ces parents que l’on ne saurait voir : l’appui des structures spécialisées »

Longtemps livrés à eux-mêmes, les parents handicapés peuvent désormais se tourner vers les Services d’accompagnement à la parentalité des personnes en situation de handicap (SAPPH). Du confort matériel aux dimensions psychologiques, là-bas, tout est soigneusement réfléchi. Reportage sur le centre de La Réole, en Gironde.

Pour ce deuxième épisode de notre série « Ces parents que l’on ne saurait voir », dédiée aux parcours de parentalité des personnes en situation de handicap, nous avons rendu visite à l’équipe d’un SAPPH, des services avant-gardistes dédiés à la parentalité pour les personnes en situation de handicap. Dans l’idée, les Services d’accompagnement à la parentalité des personnes en situation de handicap apportent un soutien aux parents et aux futurs parents, du désir de grossesse et jusqu’aux 7 ans de l’enfant. Ces structures offrent un accompagnement complet.

Comme a pu le constater notre journaliste Agathe Hernier au SAPPH Gironde à La Réole, chaque détail est minutieusement étudié. Des lits à la table à langer, du bain à la sieste, du pratico-pratique au psychologique ; le but est de garantir à tous les mêmes chances d’être de bons parents, avec l’enthousiasme et l’assurance que tout un chacun mérite. « Sur ce lieu de vie, il y a des petits jeux, des parcours moteur, des moments de goûter, de partage. On accompagne vraiment sur ces étapes super importantes », explique Anne-Marie, l’infirmière coordinatrice de réseau. Sur place, des parents en situation de handicap (handicap intellectuel comme physique) ont accès à de l’aide et des ressources pour mieux appréhender leur parentalité. Laure Carpentey, conseillère en économie sociale et familiale de formation, regrettait qu’auparavant, aucune structure comparable n’existait en Gironde. « On parle d’une parentalité spécifique, mais il n’y avait pas d’offre adaptée. Ces parents ou futurs parents avaient énormément de besoins, et n’obtenaient pas de réponse spécifique. »

Dans ce lieu, cet « espace vivant », les professionnels font donc tout pour que les parents « se sentent à l’aise et aient aussi des modèles qui leur ressemblent », assure Anne-Marie. C’est le principe de la pair-aidance. « On peut trouver des solutions ensemble, quand les parents se soutiennent entre eux. » Reconnaissante, Marion, enceinte de 4 mois au moment de notre reportage, parle d’un « endroit fou en terme d’émancipation ».

Publié le 30 novembre 2023
Crédits photo : Moondance via Pixabay