Si les préjugés de la société française sur le handicap ont longtemps freiné les envies de famille des personnes concernées, ce fut également le cas de l’administration. Dans ce troisième épisode, Podcastine se penche sur l’évolution des lois sur le handicap et sur les barrières qui ont longtemps compliqué le projet d’avoir un enfant.
« Pendant longtemps, on leur a interdit d’avoir des enfants », déplore Bertrand Coppin, éducateur spécialisé de formation, aujourd’hui directeur général de l’IRTS Hauts-de-France, l’Institut Régional du Travail Social. Une stigmatisation qui explique notamment pourquoi l’handiparentalité fut la grande oubliée de la loi de 2005, texte législatif phare du handicap en France. Mais alors aujourd’hui, où en est-on ? Nous avons trouvé des éléments de réponse auprès de Malika Boubekeur, conseillère nationale chargée du suivi de l’accès aux droits à APF France. Pour résumer, il n’existait jusque-là que deux allocations principales pour les adultes en situation de handicap, l’Allocation Adulte Handicapé (l’AAH) et la Prestation de Compensation du Handicap (la PCH). La PCH visant à financer des aides humaines ou techniques. Cependant, la parentalité n’était pas prise en compte dans ce dispositif. « On s’est contenté d’une aide aux besoins essentiels. C’était restrictif », argumente Malika. Ce n’est que 15 ans plus tard, en 2020, que fut mise en place une PCH spécifique à la parentalité. Il s’agit d’un forfait proposé, de 900 euros par mois pour les enfants de 0 à 4 ans et de 450 euros par mois pour les enfants de 3 à 6 ans. Cet appui peut prendre la forme d’une aide technique, par exemple pour l’achat de matériel de puériculture adaptée, ou d’une aide humaine. Malheureusement, cela ne s’adapte pas à toutes les situations, comme nous le démontrons dans notre épisode du jour.
En écho à notre épisode : « Ces parents que l’on ne saurait voir – Épisode 3 : L’impensé institutionnel »