EN ECHO A NOTRE EPISODE DU VENDREDI 9 JUILLET: « À Périgueux, mission insertion pour les jeunes d’outre-mer »
Chez les jeunes, l’image de l’armée a évolué de manière positive depuis la fin du XX°siècle. Une étude Cevipof, datant de 2011, en explique les raisons.
« La fin du rapport d’obligation vis-à-vis de l’institution militaire [permet] de considérer son utilité sociale ». C’est ce qu’indique dans son introduction une étude du centre de recherches de la vie politique de Sciences Po (Cevipof) datant de 2011 et relative à l’image de l’armée chez les jeunes. Alors que la perception de nombre d’institutions sociales et politiques est plutôt négative, l’armée bénéficie d’un « capital de confiance élevé » au sein de la population française. En 2011, selon cette étude, plus de huit lycéens sur dix, soit 83 %, donnent une appréciation positive de l’institution régalienne, contrairement à leurs parents qui ne seraient que 53% à en avoir une image positive. D’après ces chiffres, les auteurs de l’étude notent « un renforcement des opinions positives à l’égard de l’armée dans la dynamique générationnelle ». Toujours d’après les réponses des étudiants, seules 9 % des réponses mettent en avant de façon explicite leur opposition à l’armée et aux militaires. Le fait qu’ils considèrent cette activité « honorable », qu’une majorité pense que l’armée reflète bien la société française et que « les militaires sont assez bien payés » renforcent cette image positive de l’institution militaire portée par les jeunes. Bien qu’ils observent l’armée avec moins de défiance que leurs parents, les étudiants ayant répondu à ce questionnaire ne sont pas pour autant catégoriques.
Un regard porté par son milieu social
En fonction de son milieu social, de son appartenance religieuse et politique, chacun assume une perception différente. Déjà, le premier clivage concerne celui qui sépare les filles des garçons. Selon l’enquête, « les premières s’intéressent nettement moins aux activités militaires que les garçons ». Elles ne sont qu’un quart à se déclarer intéressées alors que près d’un jeune garçon sur deux est dans le même cas. Quant à leurs dispositions envers l’armée, elles se montrent moins positives et favorables que leurs camarades masculins.
Autre élément de clivage important : l’appartenance politique. L’étude d’opinions atteste que « un positionnement politique de gauche ou un positionnement de droite désignent respectivement des univers de valeurs et de représentations au sein desquels l’armée n’a ni la même place ni non plus le même entendement ». Les jeunes ne s’inscrivant ni dans une conscience politique de gauche ou de droite se montrent réticents à l’égard de l’institution.
Malgré des variations significatives entre générations, l’image que les jeunes portent sur l’armée, relève de l’environnement dans lequel ils évoluent et confrontent leurs idées. D’après cette étude d’opinion, l’image de l’armée dans l’esprit des jeunes générations reste positive.
Crédit photo : James Wainscoat I Unsplash
Lisa Fégné