L’équithérapie, bien que légale en France, n’a pas de cadre réglementé. Il est donc difficile de s’y retrouver entre formations de qualité et arnaques bien ficelées.
Bien que l’équithérapie soit légale en France depuis la fin des années 1970, elle ne bénéficie toujours pas de cadre réglementé, ce qui signifie qu’il n’existe pas de diplôme d’État. Deux organismes privés font toutefois figure de référence : l’Institut de Formation en Equithérapie (IFEq) et la Société Française d’Equithérapie (SFE). Ces deux formations sont ouvertes uniquement aux professionnels médicaux, paramédicaux et médico-sociaux, ainsi qu’aux professionnels « expérimentés dans le travail au bénéfice de personnes en difficulté ». Dans ce cadre, un moniteur d’équitation ne peut donc pas s’improviser équithérapeute.
En parallèle, d’autres organismes proposent des formations ouvertes à tous. La Haut-Viennoise Chloé Perrono, en pleine reconversion, a par exemple décidé de combiner une formation proposée par une équithérapeute et plusieurs ateliers avec le réseau Diacorps. La quadragénaire n’a pas de formation médicale ; elle a longtemps animé, puis dirigé des colonies de vacances dans la Ferme équestre de Chasseneuil, à Saint-Symphorien-sur-Couze. Aujourd’hui, la ferme vit grâce à son activité de gîte, pendant que Chloé Perrono se tourne progressivement vers l’équithérapie : « Je veux faire les choses par passion, vivre de ce qui m’anime ». Elle a déjà accompagné plusieurs personnes : « quelqu’un qui avait pris peur au galop, un cavalier de haut niveau qui a besoin de se reconnecter à l’animal… ».
Attention aux arnaques
La multiplication des offres de formation pousse tout de même les deux plus grands organismes à s’inquiéter de potentielles dérives. L’Institut de Formation en équithérapie a publié un article sur les “Dérives, risques et abus en médiation équine” tandis que la Société française d’équithérapie dénonce « de plus en plus de particuliers et d’organismes qui proposent des formations d’accompagnement (…), certaines basées sur des fondements spirituels, souvent à des tarifs exorbitants et toujours non encadrés par des thérapeutes spécifiquement formés en équithérapie (…) ne vous laissez pas abuser par certains sites ». La SFE incite les personnes en reconversion à toujours demander les diplômes des formateurs avant de s’engager dans le processus. De même, elle incite les particuliers à bien se renseigner avant de commencer un suivi en équithérapie.
Camille Bordas (avec Mathilde Loeuille)
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