En écho à notre épisode « Girondins de Bordeaux, l’abîme si proche »
Alors que les Girondins de Bordeaux semblent être voués à la descente, le Toulouse Football Club (TFC), l’autre club de la Garonne avait lui aussi connu un sort similaire aux débuts des années 2000, avant de retrouver la Ligue 1. Retour sur les années Sadran et l’épopée des Pitchouns.
En 2001, l’état du Toulouse Football Club (TFC) est plus que critique, sur le plan sportif comme financier. Relégable en deuxième division, le club est finalement rétrogradé administrativement en National, avec un déficit de 70 millions de francs et la perte de son statut professionnel comme épée de Damoclès si Toulouse ne retrouve pas vite la D2.
Le salut viendra d’un enfant du pays : Olivier Sadran, jeune chef d’entreprise toulousain, vole au secours de son club de coeur et se lance dans sa reconstruction comme il le confiait à la Dépêche à l’époque : « Le TFC a besoin d’esprit, de corps, de volonté. Ce club a besoin d’une âme. Et ça, ça ne s’achète pas! Il faudra du temps, mais on y arrivera». Alors que la saison de tous les risques vient de débuter, la catastrophe de l’usine AZF secoue la Ville Rose, ses habitants mais aussi son club. Avec le Stadium touché, le TFC jouera chez leurs voisins du rugby au Stade des Sept deniers.
Les Pitchouns à la rescousse
Si les intentions sont bonnes, la reconstruction s’annonce tout de même compliquée. Et pourtant, l’objectif est plus qu’atteint. Avec une équipe emmenée par Erick Mombaerts sur le banc et le capitaine et gardien Christophe Revault, passé par le PSG, les Violets vont connaître deux promotions successives pour retrouver celle qu’on appellera désormais la Ligue 1 à la fin de la saison 2002/2003. Cet exploit sportif reste dans les esprits comme l’épopée des Pitchouns. Avec une grosse partie de l’effectif du TFC envolée, le club se concentre sur ses jeunes issus du club de formation. Et cela paye, ces jeunes joueurs de 19/20ans qui forment la majorité de l’effectif pourront également compter sur des profils d’expérience comme William Prunier, passé par Bordeaux et, brièvement, Manchester United, ou Stéphane Lièvre, vainqueur de la Coupe de France avec Nantes en 2000, restés fidèles au club, pour les mener vers les victoires et la montée.
Après quelques saisons en demi-teinte, les Violets pérennisent le succès jusqu’à l’historique saison 2006-2007. C’est avec un entraîneur bien connu de l’autre côté de la Garonne, l’ancien bordelais Elie Baup, que le TFC fait tomber les grands noms du football. L’apogée aura lieu lors de la dernière journée avec le match d’anthologie contre son rival du fleuve, les Girondins de Bordeaux. Victoire 3-1, une troisième place pour le Téfécé qui décroche son billet pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions. En cinq années, le club de foot de la Ville Rose sera repassé de l’ombre à la lumière.
Martin Nolibé
Crédit photo : jorono/Pixabay