L’épisode de gel du mois dernier s’est avéré dévastateur : de nombreuses récoltes, notamment viticoles, sont perdues. Une fois encore, les agriculteurs sont démunis.
L’épisode de gel du mois d’avril apparaît comme « la plus grosse catastrophe agronomique du siècle », selon les mots de Julien Denormandie, ministre de l’agriculture, qui s’exprimait à ce propos le mois dernier au micro de RTL. Les dégâts recensés sont très lourds, notamment pour les vignobles : avec 80% de la filière viticole touchée, ce sont 40% des récoltes annuelles qui seraient perdues. D’autant que les ventes de vin – un des secteurs phares des exportations françaises à l’étranger – ont déjà beaucoup souffert économiquement.
Des exceptions sans solutions
Déjà, l’année 2019-2020 a vu les ventes viticoles françaises impactées par les droits de douanes mis en place par Donald Trump aux États-Unis. Quant à l’année 2020, la fermeture des café-restaurants causée par la pandémie de Covid-19 a affaibli d’autant plus le secteur. L’épisode de gel d’avril 2021 vient couronner ce lot d’obstacles à la vente viticole.
Malgré l’annonce gouvernementale de recours au Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA), qui repose sur des cotisations que les agriculteurs et agricultrices règlent sur leurs contrats, l’État devra sans doute prendre le relais dans le cas où le FNGRA en est dans l’incapacité.
Or, les événements exceptionnels climatiques des dix dernières années sont en train de devenir la règle. Pour autant, seuls 30% des professionnels de l’agriculture ont recours à une assurance, entre autres parce que les cotisations sont trop élevées. Parmi les anti-assurance de la profession agricole, l’argument populaire demeure celui des difficultés à être remboursé lorsque des dégâts surviennent. Comme souvent et dans d’autres domaines, les assurances rechignent à rembourser.
Pour l’heure, si des voix s’élèvent pour rendre l’assurance climatique obligatoire, elles ne font pas encore l’unanimité.
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Lisa Fégné