Le Signal, barre d’immeuble emblématique de Soulac-sur-Mer depuis 60 ans, a été rasée en février. La structure est devenue l’une des premières architectures victimes de l’érosion côtière et du dérèglement climatique.
« Nous avions fait 800 000 euros de travaux en 2008 dans cet immeuble. Des protections nous ont été promises pendant des années, avant de nous dire de partir », fustigent-ils ensuite. Pour ces personnes qui ont dû tout quitter du jour au lendemain, restait encore la question de leur indemnisation. Dès 2016, les propriétaires se sont vus refuser le fond Barnier, qui assure la prévention des risques naturels. Ils ont ensuite été déboutés par la Cour administrative d’appel de Bordeaux et le Conseil d’Etat. « Ça m’a toujours choqué, que la loi Barnier ne prévoit pas qu’en cas de mouvement de terrain on indemnise s’il y a un risque », déplore Vincent Duprat. C’est finalement l’Assemblée Nationale qui vota l’amendement permettant leur indemnisation, à hauteur de 70 % du prix de leur bien au moment de l’expropriation. Désormais, c’est l’Office National des Forêts qui est chargé de réaménager la dune. La municipalité voudrait y installer deux belvédères. Car si Le Signal n’est plus, il reste la vue.
1967
Le Signal a été bâti en 1967, il y a près de 60 ans.
200
L’année de sa construction, 200 mètres séparaient Le Signal de la mer. De nos jours, il avait presque les pieds mouillés : 50 mètres de marge à peine, 0 en cas de tempête.
15
Depuis l’expropriation du Signal, une quinzaine de propriétaires, sur les plus de 90, sont décédés.
Alexandre Camino