Le Précis – Après le feu de Landiras, il faut reverdir et se reconstruire

Six mois après les incendies dévastateurs qui ont ravagé une grande partie des forêts girondines, les habitants et municipalités tentent de tourner la page. En plus des travaux d’ampleur à entreprendre dès à présent, chacun doit faire avec son traumatisme et ses angoisses.

Pendant l’été 2022, des dizaines de milliers d’hectares de forêts ont brûlé en Gironde lors de gigantesques incendies. Les flammes ont aussi entraîné l’évacuation des habitants. Six mois après, les maires des communes touchées sont encore marqués par les événements. Dans notre épisode du 24 janvier, notre reporter, Clara Echarri, est retournée dans les Landes à la rencontre des premiers témoins et victimes de cette catastrophe. « On récupère. On a encore un peu de difficultés à dormir et à ne pas repenser à tout ce qu’il s’est passé cet été. On a encore beaucoup de choses à évacuer », confie Mylène Doreau, l’élue de Guillos. « Quand on a vécu une telle intensité, c’est très dur de s’en remettre. On a du mal à reprendre le travail plus en profondeur », témoigne de son côté Vincent Dedieu, l’édile de Origne.

Les habitants, eux, constatent encore quelques traces laissées par le brasier. Clara Echarri a recueilli le témoignage de Stéphane Lebarbier, qui préfère néanmoins se concentrer sur le positif. « Cela fait toujours mal au cœur de voir la forêt qui brûle. Autour de la maison, les pompiers ont fait un super boulot. On voit que la végétation commence à repartir à certains endroits, ça fait plaisir », se réjouit-il. Chez lui comme chez beaucoup d’autres propriétaires, il faut rebâtir après la désolation. Si la cabane des enfants a échappé de justesse aux flammes, Stéphane Lebarbier doit refaire toute la clôture de son terrain, et abattre tous les arbres calcinés, un travail colossal. « Il faut racheter des piquets, changer tous les barbelés, tout refaire. Tout ce qui est cramé et mort, on le coupe en petits morceaux et on le met dans la cheminée. » Alors qu’il faut reconstruire, les communes ne comprennent cependant pas l’absence d’un véritable accompagnement financier. « On se demande comment on va faire notre budget sur les quatre prochaines années. Il faut que l’État comprenne qu’on a besoin de lui. On a besoin d’aide », implore l’élu. Car pour reverdir les forêts girondines calcinées, il va falloir du monde et de l’argent, même si les forestiers ont déjà commencé à replanter de nouveaux pins. Le secteur table sur un chantier d’au moins trois ans, qui vient tout juste de débuter.