Le Précis – Déterrer les récits effacés de l’histoire LGBTQIA+


Le collectif « La boîte sous le lit – Archives et Marges » s’impose en gardien de la mémoire, défiant les institutions qui ont trop longtemps négligé les expériences des personnes LGBTQIA+ dans leurs archives. Une quête essentielle pour réparer cet effacement et faire vivre une mémoire queer, par le biais d’expositions et d’évènements publics.

Vieilles photos, lettres, flyers, tee-shirts… Les archives sont des témoignages précieux d’une époque. Des détails qui viennent compléter la grande histoire. Pour les communautés LGBTQIA+, la mission est de transmettre et visibiliser leur histoire, mise de côté pendant de nombreuses années. Trop souvent, les parcours de vie des personnes LGBTQIA+ ont été invisibilisés, oubliés, voire même détruits pour leur propre protection. C’est dans cet esprit que « La Boîte sous le lit – Archives et Marges », un collectif d’archives LGBTQIA+ à Bordeaux, travaille à valoriser ces souvenirs. Podcastine, au micro de Gabriel Taïeb, a rencontré Alix, Loïs, Jean-Éric et Anaïs dans le local du collectif.

Alix rappelle que tout peut être une archive, qu’il s’agisse « de banderoles de manifestations, d’un badge, en fait, de tout type d’objet qui lié à une histoire particulière ». Les archives reflètent aussi les luttes passées et les discours hostiles que la communauté a dû affronter. « Sur le SIDA, le PACS… Dans les journaux des articles, on se faisait traiter de zoophiles ou de pédophiles. C’est la preuve aussi que ce discours n’est pas nouveau. » Au-delà du besoin profond de s’identifier dans le passé, le collectif considère essentiel de conserver une « preuve concrète et matérielle de l’existence des personnes LGBTQIA+, qu’elles soient intéressantes, banales, qu’elles étaient noires, blanches, de la campagne, de la ville, anarchistes ou centristes ». Le collectif valorise ces archives à travers des événements publics, où elles peuvent être consultées, touchées, voire même photocopiées. Il aspire à rendre ces archives accessibles à tous et de désacraliser l’idée qu’on s’en fait. Car selon le collectif, nous sommes tous « des archivistes en herbe ».

Agathe Hernier

Crédits photo : Gabriel Taïeb