Le Précis – Les camions-écoles toujours en route

Alors que la sédentarisation des populations du voyage s’accélère en France, les camions-écoles semblent avoir un avenir limité. Mais en Gironde, leur utilité se vérifie tous les jours.

Quarante ans après leur création, les antennes scolaires mobiles peuvent voir leur intérêt diminuer dans certains endroits de France, tant la sédentarisation des populations du voyage se poursuit. Dans notre épisode du 13 janvier, notre journaliste Aziliz Peaudecerf a interrogé celles et ceux qui continuent d’acheminer le savoir vers les enfants éloignés du circuit scolaire classique, tel Guillaume Serges. « Dans certains départements, ils sont arrivés à bout, ou bien ils ont fait évoluer le projet. Donc il n’y a plus d’antenne scolaire », explique-t-il. 

Pourtant, des obstacles à la sédentarisation de la scolarité des « enfants du voyage » demeurent, notamment lorsqu’ils vivent sur des terrains précaires et illégaux. « Dans les aires de stationnement officielles, il y a des dispositifs scolaires pour accueillir les jeunes : les postes UPS (unités pédagogiques spécifiques, NDLR). En Gironde il y en a 19 », explique Guillaume. Ces aires sont aujourd’hui la solution privilégiée par l’État pour la scolarisation en milieu dit ordinaire des enfants du voyage. Mais les places coûtent cher, en témoigne l’une des mamans d’élèves, rencontrée par notre reporter sur le terrain de Cadaujac. « L’emplacement coûte 2,40 euros par jour, sans compter l’eau et le courant… Cela fait vraiment beaucoup. » Ainsi, en Gironde, les antennes mobiles ont encore de la route à faire. Chaque année, celle de Bordeaux accompagne 450 élèves.

1970

La première école mobile a vu le jour en 1970.

2,40

Un emplacement dans une aire de stationnement officielle coûte 2,40 euros par jour.

450

La classe mobile de Bordeaux accueille en moyenne 450 élèves chaque année.

Alexandre Camino