Le Précis – L’IFEM Endo à Bordeaux, à la pointe de la lutte contre l’endométriose – épisode 2

En 2018, le centre pluridisciplinaire Ifem Endo est né à Bordeaux, avec une mission claire : offrir une prise en charge exclusivement dédiée aux patientes atteintes d’endométriose, une maladie gynécologique souvent mal diagnostiquée. Un centre à l’avant-garde de la lutte contre l’endométriose en Europe, offrant un espoir et un soulagement à des milliers de personnes. Dans ce second épisode, les médecins décrivent la complexité de la maladie et de sa prise en charge. Épisode 2.

Si l’on se penche sur le parcours des personnes atteintes d’endométriose, force est de constater que la plupart d’entre elles ont subi plusieurs interventions chirurgicales, avant même d’être diagnostiquées. « Le problème, c’est que souvent les chirurgies sont mal faites, incomplètes et provoquent d’autres dégâts qui sont difficiles à récupérer », déplore Isabella Chanavaz-Lacheray. Dans le second épisode, Podcastine assiste à la première consultation d’Adèle à l’IFEM Endo. À 44 ans, elle a déjà été opérée deux fois. Et pourtant, l’endométriose sévère qu’elle endure depuis de nombreuses années n’a jamais été diagnostiquée par aucun médecin. L’institut pâtit tous les jours du manque de formation des médecins. Ce n’est qu’en 2020 que l’endométriose a été intégrée au programme de médecine. « Maintenant, plus aucun jeune médecin ne passe le concours sans avoir préparé son sujet sur l’endométriose », se réjouit Horace Roman, qui a lui-même découvert cette maladie qu’en quatrième année de gynécologie. 


Le centre a pris à bras-le-corps ce défi en se donnant la mission de continuer à former d’autres collègues. « On a formé quasiment 150 à 200 chirurgiens, des français et beaucoup d’étrangers, de 20 ou 30 pays différents », résume Benjamin Merlot. Enseigner les techniques appropriées tout en sensibilisant à l’idée que la chirurgie n’est pas systématiquement la solution. Horace Roman souligne que son utilisation est justifiée seulement lorsque « les douleurs ne sont pas calmées par le traitement médicamenteux, qu’il y a un danger d’un point de vue santé et pour améliorer des problèmes de fertilité ». La gynécologie ne détient pas toutes les réponses aux besoins des patientes. C’est pourquoi il est bénéfique de solliciter d’autres professionnels de santé pour assurer un suivi médical global, connu sous le nom de médecine de support. « Rien qu’aujourd’hui, j’ai adressé trois patientes à une kinésithérapeute, une patiente à orthopédiste, deux patientes à un gastro-entérologue et une patiente à un médecin de la douleur. La prise en charge de l’endométriose n’est pas une affaire d’un gynécologue, il n’est quelque part que le chef d’orchestre. »

150 à 200

L’iFEM Endo a formé 150 à 200 chirurgiens depuis l’ouverture de l’institut.

Agathe Hernier

Crédits photos : IFEM Endo

L’endométriose n’est pas une affaire d’un gynécologue, il n’est quelque part que le chef d’orchestre.

Horace Roman