Le Précis – Une équipe de chercheurs de Limoges fait une percée dans le développement de désherbants

Un chercheur de l’Université de Limoges prétend avoir trouvé un remplacement durable pour les produits phytosanitaires conventionnels, tels que le décrié glyphosate, avec une molécule écoresponsable et biodégradable. Cette découverte pourrait limiter les impacts sur la santé humaine, animale et environnementale.

Les produits phytosanitaires, utilisés par bon nombre d’agriculteurs pour éliminer les mauvaises herbes, peuvent être toxiques « pour la santé humaine, animale et environnementale ». D’autant plus qu’ils ne font pas toujours la différence entre les plantes bénéfiques et les nuisibles. Face à ces inconvénients, les agriculteurs cherchent depuis longtemps une alternative plus efficace et sélective. Mohamad Issaoui, chercheur à l’Université de Limoges, aurait trouvé une molécule photosensible prometteuse pour remplacer des substances comme le glyphosate, très critiqué. C’est cette découverte qu’Alix Vermande a abordée dans un article. Gabriel Taïeb, journaliste pour Podcastine, l’a interviewé. Une révolution est peut-être en marche grâce à cette molécule activée par la lumière solaire. Elle serait « plus sélective et plus efficace » contre les mauvaises herbes, tout en respectant l’équilibre de l’écosystème. Ce n’est pas tout, cette molécule serait également biodégradable, sans laisser de trace « ni en surface ni en profondeur ».

Même si les résultats sont encourageants, il va falloir prendre son mal en patience pendant une décennie avant de voir la commercialisation du produit. Xavier Reboud, chercheur à l’INRAE, préfère rester sur ses gardes quant à cette découverte. Ayant observé nombre de chercheurs cherchant désespérément une alternative sans résultat concluant, il nourrit des doutes quant à la réelle révolution que pourrait apporter cette molécule. Il a d’ailleurs souligné que « certains produits ayant un mode d’action similaire ont déjà eu des effets néfastes sur les micro-organismes vivant dans le sol ». Mais Mohamad Issaoui, lui, reste confiant quant à l’efficacité de sa création. Il sait par ailleurs qu’il pourrait être approché par de grands groupes industriels désireux de s’approprier son brevet afin de contrecarrer la commercialisation de son produit, ce qu’il redoute, mais qui serait la preuve que « son projet est sur la bonne voie ».

10 ans

Il faudra attendre au moins 10 ans pour voir cette molécule commercialisée.

15 départements

Depuis septembre 2022, cette molécule a été testée dans quinze départements français sur des champs de pommes de terre et de blé.

Agathe Hernier

Crédits photos : Pixabay