Le chorégraphe bruxellois, implanté à Limoges avant de s’installer à Montauban, est connu pour son approche originale de la danse.
Un degré élevé d’exigence. C’est autour de cette qualité professionnelle que s’est construite la réputation du danseur, chorégraphe et pédagogue Pedro Pauwels. Depuis qu’il s’est jeté à cœur et corps ouverts dans l’art de la danse, on ne l’en sort plus. Ses premiers cours de danse à l’École Renate Peter de Bruxelles l’ont conduit à quitter la Belgique pour la France : il faut dire qu’une formation au Centre de danse international Rosella Hightower à Cannes ne se refuse pas. D’autant moins lorsqu’elle se solde par une intégration au Jeune ballet international de Cannes, véritable tremplin vers le monde professionnel pour les jeunes chorégraphes et directeurs artistiques. Dans ce centre, en plus d’être confronté aux réalités du métier de chorégraphe, Pedro Pauwels rencontre de grands noms de la danse tels Dominique Bagouet, Mathilde Monnier ou encore Peter Goss, tout en travaillant sur un répertoire contemporain. Un répertoire qu’il ne cessera d’agrémenter de compétences artistiques diverses tout au long de sa carrière, par le biais de ses rencontres.
Un parcours dans les territoires ruraux
C’est en tant qu’interprète au sein de la compagnie Karine Saporta qu’il débute, en travaillant avec Odile Duboc pour la création de l’œuvre Projet de la matière. Un spectacle aujourd’hui considéré comme faisant date dans l’histoire de la danse contemporaine. Adepte du mélange des arts, il n’hésite pas à « convoquer le théâtre, la danse hip-hop, les musiques improvisées mais aussi le cirque », comme en témoigne Libellule – la pièce qu’il a créée pour le jongleur Jérôme Thomas – souligne sa présentation sur le site du festival d’Avignon. Pour la saison estivale 2011, il poursuit l’expérience en faisant appel au circassien Jörg Müller.
Il s’installe à Limoges en fondant sa compagnie éponyme, la Compagnie PePau, grâce à laquelle il propose un répertoire contenant pas moins d’une quarantaine de pièces, joué en Eurasie, Afrique, Amérique et Océanie. Des pièces conçues pour le Ballet du Rhin ou encore pour le Ballet de l’Opéra de Limoges s’y distinguent. Son rapport au public est souligné dans le journal Le Populaire de Limoges qui se souvient avec quel enthousiasme les habitantes et habitants s’étaient réunis au musée des Beaux Arts de la ville pour y contempler des danseurs gesticulant avec sensualité pour raconter les œuvres d’art.
L’année 2018 sonne le départ de la commune limousine : la compagnie de danse s’est installée à Montauban, chef-lieu de Tarn-et-Garonne. L’automne dernier, avant l’annonce du deuxième confinement, Pedro Pauwels propose le projet La Maison qui danse. Un « espace d’échanges, de recherche et de création n’est pas un lieu fixe. Il sera peut-être nomade dans le département ».
« La pandémie a été révélatrice des manques de vie culturelle et artistique au sein des communes de France » regrettait récemment le chorégraphe . C’est pour y remédier en partie qu’il relie ainsi danse et ruralité.
Crédit photo : Mickael Pajewski I Pixabay
Lisa Fégné