Présidentielle 2022, la voix des assos – SPA de Bordeaux et du Sud-Ouest

Chaque vendredi jusqu’à l’élection présidentielle, Podcastine donne la parole à une association de Nouvelle-Aquitaine pour qu’elle explique ses actions et ses attentes vis-à-vis du prochain mandat. Jean-Louis Goussé est président de la SPA de Bordeaux et du Sud-Ouest.

 

Podcastine : Pouvez-vous présenter votre association ?

 

Jean-Louis Goussé : Tout d’abord, il ne faut pas nous confondre avec la SPA de Paris, qui possède une soixantaine d’antennes en France. Nous ne sommes pas rattachés à cette association. Aujourd’hui, la Société Protectrice des Animaux (SPA) est devenue une appellation générique. En tout, il y a entre 500 et 600 SPA en France. 

Notre association, basée à Mérignac, est indépendante. Elle a été créée en 1928 et reconnue d’utilité publique en 1965. Nous avons 22 salariés et une trentaine de bénévoles.

 

Et quelles sont vos actions ?

 

Nous assurons à la fois un service de fourrière, et un service de refuge. Pour la fourrière, ce sont les maires qui doivent décider s’ils se dotent d’une fourrière municipale, ou s’ils délèguent à une association. 238 communes girondines nous ont confié cette responsabilité, cela va de Bordeaux à de petites communes rurales. 

L’avantage, c’est que cela nous permet de faire le lien facilement avec le refuge. Les chiens qui ne sont pas récupérés par leur propriétaire à la fourrière sont ensuite proposés à l’adoption, ce qui fait que nous avons un taux très faible d’euthanasie.

Pour les chats c’est plus compliqué. Les mairies organisent des captures de chats errants et nous les emmènent. Ils sont souvent asociaux, dangereux, et malheureusement voués à l’euthanasie. 

 

Constatez-vous une hausse des abandons ?

 

En 2 020, il y en a eu beaucoup moins car les animaux servaient de prétexte à leurs propriétaires pour se promener pendant le confinement. Pour donner des chiffres, nous avons eu 2 499 animaux conduits en fourrière en 2 020, contre 3 199 l’année précédente. Cela représente une baisse de 22%. Mais depuis six mois, les abandons repartent à la hausse.

L’abandon sauvage d’un animal (ndlr : à la différence d’un abandon direct qui consiste à déposer son animal en refuge) est un délit pénal, mais ça ne freine pas les propriétaires. Et puis même si nous récupérons un animal à la fourrière et qu’il est identifiable grâce à une puce ou un tatouage, nous ne pouvons pas prouver qu’il a été abandonné. Quand nous contactons son propriétaire, il peut nous dire que l’animal s’est perdu, on ne peut pas vérifier.

 

Qu’espérez-vous pour le prochain mandat présidentiel ?

 

D’abord, nous sommes très contents que la nouvelle loi (ndlr : adoptée le 18 novembre dernier) interdise la vente des chiens et chats en animalerie dès 2024.

Pour les prochaines années, nous demandons que les peines soient mieux appliquées en cas de mauvais traitement caractérisé sur un animal. Les tribunaux font peu de cas de ces affaires. Les sanctions doivent être mieux appliquées.

Nous voudrions aussi que les maires soient obligés de faire stériliser les chats errants. C’était l’une des propositions de la loi 2021 contre la maltraitance animale mais elle a été retoquée au Sénat car cela aurait impliqué des dépenses supplémentaires pour les communes. Nous persistons dans l’idée que c’est la meilleure solution, de stériliser les chats errants avant de les replacer dans leur milieu naturel. 

 

Je suis également totalement en accord avec le président de la SPA de Paris, Jacques-Charles Fombonne, qui demande la création d’un poste de défenseur des droits des animaux

 

Pensez-vous que la protection animale va être un enjeu de l’élection présidentielle ?

 

En tout cas, on sent que le bien-être animal et la protection des animaux constituent des courants forts de pensée depuis quelques années. Je suis sûr que dans tous les programmes, on va trouver un topo sur la protection animale parce que cela peut être intéressant pour les candidats, pour récupérer des voix.

 
Propos recueillis par Mathilde Loeuille

Crédit photo : Alexas-Fotos/Pixabay