Présidentielle 2022, la voix des assos – Libournavélo

Chaque vendredi jusqu’à l’élection présidentielle, Podcastine donne la parole à une association de la région pour qu’elle explique ses actions et ses attentes vis-à-vis du prochain mandat. Michel Villain est président de l’association Libournavélo.

 

Podcastine : Pouvez-vous présenter l’association ?

Michel Villain : C’est une association militante, créée en 2002 avec l’objectif de promouvoir et défendre l’usage du vélo comme moyen de déplacement. Nous avons environ 70 bénévoles.

Nous travaillons sur trois axes : le lien avec la mairie de Libourne pour demander des avancées en termes d’aménagement et d’équipement, la vélo-école pour sensibiliser le jeune public au code de la route, et l’atelier réparation tous les jeudis.

Avez-vous l’impression d’obtenir des avancées, en faveur de la mobilité douce à Libourne ?

Il y a des choses qui se font, des abris à vélo pour les particuliers, des pistes cyclables… mais le problème c’est que si les choses sont faites en n’étant pas vraiment convaincus, elles sont mal faites.

Et à l’échelle nationale ?

C’est comme à Libourne, il y a des choses qui se font, mais il y a aussi eu des promesses à but électoraliste, pour grappiller des voix. Parmi les avancées, on peut quand même citer l’indemnité kilométrique pour les déplacements à vélo (ndlr : le travailleur peut être indemnisé par son employeur à hauteur de 24 centimes par kilomètre parcouru à vélo sur le trajet domicile-travail). Mais il faut aller plus loin, faire davantage connaître ce système pour inciter les gens à changer leurs habitudes.

Libournavélo fait partie de la Fédération française des usagers de bicyclette (FUB). Elle fédère toutes les associations locales en France et nous sommes nombreux : rien qu’en Gironde, il y a une dizaine d’associations membres.

Cela vous permet de peser sur les décisions politiques ?

 Oui, l’idée du « coup de pouce vélo », par exemple, avait été lancée par la Fédération. Il y a aussi les « coronapistes » qui ont été mises en place dans les grandes villes au début de la pandémie de Covid (ndlr : ces aménagements cyclables provisoires avaient notamment été mis en place pour désengorger les transports en commun). Certaines devraient perdurer.

Qu’attendez-vous du prochain mandat ?

 Il y a un problème avec les pistes cyclables, qui est que souvent, elles s’arrêtent brusquement. Il manque des bouts. Je peux vous donner un exemple : j’ai suivi une jolie piste à Mont-de-Marsan, c’était formidable jusqu’à ce qu’elle s’arrête d’un coup. Je ne savais même pas où j’étais ! Il faut travailler les aménagements et veiller à la continuité des pistes.

Il faut aussi continuer le projet EuroVélo, ces grandes pistes qui traversent l’Europe. La Scandibérique va de la Norvège à l’Espagne. Elle passe par Libourne mais il manque une trentaine de kilomètres. Ces pistes permettent de faire de grands trajets, mais localement elles peuvent aussi permettre de se rendre au travail en toute sécurité.

Enfin, je pense que dans le cadre de l’apprentissage du Code de la route, il devrait y avoir trois heures de vélo en ville. Les gens se rendraient ainsi compte de ce que c’est d’être sur un vélo, avec les voitures à côté. Peut-être qu’ensuite, ils feraient plus attention au moment de doubler, ils ne raseraient pas les vélos. Apprendre le respect mutuel sur la route est primordial.

Propos recueillis par Mathilde Loeuille

Crédit photo : association Libournavélo