« Si on est tous unis là, c’est qu’il y a une raison », l’adieu des supporters du Biarritz Olympique à Federico Aramburu

En écho à nos épisodes « Meurtre d’Aramburu : un Puma sous les balles de l’extrême droite ? ». Écoutez ici l’épisode 1 et l’épisode 2.

 

Les obsèques de l’ancien international de rugby argentin ont eu lieu le samedi 26 mars, à l’église Sainte-Eugénie de Biarritz.

 

Sur le parvis de l’église Sainte-Eugénie de Biarritz, la vue sur l’océan et le ciel bleu n’intéressent personne. Ce samedi 26 mars 2022, les yeux ne décrochent pas de l’écran géant affichant le visage de Federico Aramburu. L’ancien international de rugby argentin est mort par balles une semaine plus tôt, le 19 mars, à Paris. Ils sont près de 500 à suivre la cérémonie à l’extérieur de l’église pour lui rendre un dernier hommage.

Le cercueil entre dans l’édifice religieux au son de l’Agur Jaunak, un chant traditionnel basque, et la foule cesse de bruisser. Devant les enceintes retransmettant la cérémonie se trouvent de nombreux supporters du Biarritz Olympique, des enfants, amis des filles de Federico Aramburu, des connaissances n’ayant pas eu de place sur les bancs de l’église. Pendant une heure et demie, ils écoutent la cérémonie religieuse donnée en français et en espagnol.

« Injuste, incompréhensible, horrible »

« Si on est tous unis là, c’est qu’il y a une raison », confie un supporter, la vingtaine, un maillot rouge et blanc du Biarritz Olympique sur le dos. Derrière lui, le cercueil de « Fede » quitte l’église sous les applaudissements de la foule. Quatre minutes, suivies d’un long silence et de larmes roulant sur les joues des proches comme de ceux qui n’ont connu Fede qu’à travers ses matchs avec le BO.

Roger, supporter depuis son enfance, retient de « Fede », son sourire, « un garçon très attachant, il y a eu beaucoup de larmes cette semaine ». « C’était un bon gars », ajoute Vincent, drapeau rouge et blanc à la main. Il insiste sur les talents du rugbyman : « deux fois champion de France, c’est pas donné à tout le monde ».

À la tristesse s’ajoute l’incompréhension. « Et on ne va pas comprendre de toute façon c’est incompréhensible », regrette Florence, supportrice habillée elle aussi de rouge et de blanc, « c’est injuste, c’est incompréhensible, c’est horrible ». Le principal suspect, Loïk Le Priol, militant d’extrême droite fiché S, a été arrêté en Hongrie puis mis en examen et incarcéré le vendredi 1er avril.

Juliette Chaignon

Crédit photo : Juliette Chaignon