Syndrome des ovaires polykystiques (3/5) : « Je ne sais même pas si je suis fertile »

Podcastine mêle toute la semaine les témoignages de neuf femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques, un dérèglement hormonal qui touche une femme sur dix. La pathologie pouvant entraîner des problèmes de fertilité, la question de la maternité est très sensible chez les patientes. 

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Le syndrome des ovaires polykystiques étant lié à un problème de maturation des follicules dans les ovaires, les patientes ont souvent des difficultés à concevoir un enfant. Caroline a eu recours à la PMA, il lui a fallu deux ans et demi pour tomber enceinte. Son bébé est né en août 2020, « et j’ai eu mes premières règles post-grossesse il y a seulement deux semaines. Le nombre de kystes repart à la hausse depuis la fin de ma grossesse, j’ai repris du poids, l’hirsutisme ne va pas mieux. D’après mon gynécologue, c’est comme ça. Chez certaines femmes les symptômes diminuent avec la maternité, chez d’autres c’est le contraire. » 

 

La grand-mère de Léa lui répète que ses douleurs disparaîtront à partir du moment où elle aura des enfants, « alors que je ne sais même pas si je suis fertile ». Elle n’ose pas aborder la question avec les médecins et va à reculons aux échographies.

« On m’a dit que si le kyste ne se résorbe pas seul, il faudra le retirer mais peut-être aussi enlever l’ovaire. »

Son médecin « qui est très bien mais qui manque de tact » lui a dit un jour : « Ce n’est plus des ovaires que vous avez, c’est du gruyère ». De quoi nourrir ses angoisses sur sa capacité à tomber enceinte. 

Même écho dans le témoignage de Marion, qui vit mal les remarques de sa famille sur le fait qu’elle n’a pas encore d’enfants, à l’approche de la quarantaine. « L’autre jour j’ai répondu que ce n’est pas drôle de faire des allusions sur le sujet, que je ne serai peut-être jamais maman ». 

 

Sara et son conjoint, de leur côté « se battent pour avoir un enfant » depuis l’été 2 020. Elle a des rendez-vous médicaux tous les mois, « et ça commence à coûter cher ». Alors avec l’aide de ses médecins, elle monte un dossier pour la sécurité sociale. Elle souhaiterait que le syndrome des ovaires polykystiques soit pris en charge. D’autant plus que dans son cas, la pathologie a provoqué un infarctus de stress.

Le syndrome des ovaires polykystiques, SOPK, est un dysfonctionnement hormonal qui touche une femme sur dix selon l’INSERM. L’institut national de la santé et de la recherche médicale le décrit en ces termes : « le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est dû à un dérèglement hormonal d’origine ovarienne et/ou centrale (au niveau du cerveau). Il entraine une production excessive d’androgènes, en particulier de testostérone, habituellement produites en petite quantité dans l’organisme féminin.

Le nom de cette maladie vient de sa description, effectuée dans les années 30, reposant sur l’observation de ce que l’on peut penser être des kystes dans les ovaires des patientes. En réalité, il s’agissait de multitudes de folicules au développement inachevé. » Or, les folicules doivent maturer pour provoquer l’ovulation. Le SOPK peut entraîner des symptômes variés : problèmes de fertilité, surpoids, hirsutisme soit développement excessif de la pilosité, sautes d’humeur, etc. Aujourd’hui, il n’existe pas de traitement curatif.

Mathilde Loeuille