Olentzero, personnage de la mythologie basque, est la représentation humaine du solstice d’hiver. Le 24 décembre, il vient annoncer que les jours vont rallonger.
« Attention, ce n’est pas le Père Noël basque ! » prévient d’emblée Aitzol Salaberria, le président de l’association Olentzeroren Lagunak, en français « Les amis d’Olentzero ». Il milite pour promouvoir ce personnage de la mythologie basque, bien dissocié du bonhomme à la barbe blanche. « Il existe depuis la nuit des temps, c’est une tradition païenne. C’est la représentation du solstice d’hiver. Il est le messager de la lumière et vient annoncer que les jours vont rallonger. » Concrètement, il prend la forme d’un charbonnier au visage couvert de suie. Chemise noire, béret, pipe et lanterne sont quelques uns de ses accessoires. Il se déplace à pied, sur un âne, dans une calèche ou sur un bateau… « et il est parfois accompagné de Mari Domingi, qui est un autre personnage qui lui vient en aide. » Vêtue d’une jupe rouge et d’une coiffe appelée ttuntturrua, elle récolte les messages des enfants destinés à Olentzero, car lui ne parle que l’euskara.
Retour en force
La tradition est profondément liée à la culture basque, et lorsque cette dernière décline, Olentzero aussi. « Il y a eu une période où on fêtait moins Olentzero, mais aujourd’hui les élèves des classes immersives et bilingues reprennent la tradition » se réjouit le président de l’association. Notre partenaire Mediabask retrace justement dans son article « Un charbonnier pas tout à fait comme les autres » l’histoire de cette tradition, et les périodes durant lesquelles elle a été moins célébrée.
Aujourd’hui, le charbonnier passe donc rendre visite aux enfants dans les écoles. « Il peut donner des cadeaux, comme du charbon sucré, mais il faut toujours un échange. Alors les enfants chantent ou offrent des dessins » précise Aitzol Salaberria, avant d’ajouter : « ce n’est pas un personnage commercial ».
Pas le même genre, donc, que son confrère popularisé par Coca-Cola. Pourtant, aujourd’hui les deux figures cohabitent au Pays basque et les enfants attendent aussi bien la visite d’Olentzero que celle du Père Noël.
Mathilde Loeuille
Crédit photo : Montage d’après une photo de Ordiziako jakintza I ikastola, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons