Requinqué par ses scores élevés dans la région, le Rassemblement national compte bien continuer sur sa lancée et ambitionne de décrocher enfin des députés néo-aquitains.
C’est une percée sans précédent dans un territoire réputé socialiste. Lors du second tour de la présidentielle le 24 avril dernier, Marine Le Pen remportait 41,67% des suffrages contre 31,35%, il y a cinq ans. Si Macron perd 34 000 voix dans la région, le Rassemblement national lui en gagne près de 84 000. Un score historique qui confirme la progression du parti nationaliste dans la région. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, la candidate du RN est arrivée en tête dans 2251 communes de la Nouvelle-Aquitaine contre 1571 pour Emmanuel Macron…soit quasiment le score du RN en 2017.
Avec de tels scores, le Rassemblement national entend bien continuer sur sa lancée pour ce « troisième tour » et s’offrir des députés néo-aquitains. C’est en tout cas la volonté et la mission d’Edwige Diaz, porte-parole de Marine Le Pen durant la campagne, déléguée départementale de Gironde et cheffe de file du RN au Conseil régional. Si elle coordonne notamment ses troupes girondines, Edwige Diaz a également lancé sa campagne le 6 mai dernier pour la 11e circonscription de la Gironde (Blayais), qu’elle compte bien remporter face à la députée LREM, Véronique Hammerer candidate à sa réélection.
Avec deux autres circonscriptions de Gironde jugées prioritaires par le RN, le Blayais cristallise une fracture autour de l’estuaire de la Gironde. Un vote national dans ces territoires ruraux qu’explique le politologue Jean Petaux au micro de France Culture, par l’existence d’un « couloir de la pauvreté ». Le 12 juin, les regards seront ainsi tournés vers la 10e (Libournais) et la 5e (Médoc) circonscription girondine, où le Rassemblement national fait ses meilleurs scores au niveau régional.
Des départements où le RN a également progressé comme le Lot-et-Garonne, seul territoire où Marine Le Pen est arrivée en tête au second tour, ou la Dordogne et ces petites communes à majorité RN, pourraient également créer la surprise et seront à surveiller.
Faute d’alliance prévue, Reconquête fera cavalier seul
Du côté de l’autre parti à l’extrême droite de l’échiquier politique, Eric Zemmour, a réuni ses troupes samedi 7 mai pour la journée de formation des 550 candidat.e.s étiquetés Reconquête.
Si comme l’ont martelés les deux formations politiques, aucune alliance n’est à prévoir entre le RN et le parti de l’ancien journaliste, le second tour des législatives et des possibles triangulaires seront peut être propice à des rapprochements. Si certains candidats du parti d’Eric Zemmour, qui ne s’est lui-même pas encore déclaré sur son rôle dans les prochaines semaines, ont annoncé officiellement leurs candidatures sur les réseaux ou par voie de presse, la liste devrait être publiée dans les prochains jours.
On notera notamment la candidature de Dany Bonnet, le coordinateur départemental de Reconquête dans la 7e circonscription (Pessac), ou encore celle de Margaux Taillefer, porte-parole de jeunes zemmouriens pour la 4e circonscription, celle délestée il y a quelques jours par le député béarnais Jean Lassalle, qu’elle a salué dans un tweet.
Martin Nolibé