En écho à notre épisode « Dordogne: mon hosto va craquer »
Déjà exsangue depuis plusieurs années et malmené par la crise sanitaire du COVID-19, l’hôpital craque. Le service des urgences du CHU de Bordeaux Pellegrin a annoncé mardi 17 mai, rentrer en mode « dégradé ».
En centre-ville de Bordeaux, les urgences de l’hôpital Saint-André restent ouvertes et devraient récupérer une partie des personnes déroutées des urgences de Pellegrin. Les patients pourront également se tourner vers la clinique privée de Bordeaux Nord. Si la capitale girondine ne se retrouve pas donc démunie d’urgences, cette fermeture est symbolique de la crise que traverse l’hôpital public. Hasard providentiel, sur la rive droite de Bordeaux à Floirac, le service des urgences de la Nouvelle Clinique du Tondu a également ouvert ses portes le jeudi 19 mai. Il permettra « à la population de la rive droite de bénéficier d’une prise en charge adaptée et de décharger les autres services d’urgence de la métropole, notamment celui du site de Pellegrin », souligne l’ARS.
Un pansement sur une plaie béante ?
La situation est déjà tendue depuis plusieurs mois et les alertes n’ont pas manqué, que ce soit de la part des syndicats du CHU, du collectif Urgences Bordeaux ou bien des élus comme le député France insoumise Loïc Prud’homme. En février 2022, au plus fort de la cinquième vague de l’épidémie, une tente avait même dû être érigée pour accueillir le surplus de patients auquel faisaient face les urgences chaque soir.
L’épuisement du personnel, le manque de financement et de moyens matériel, les difficultés de recrutement et la mise à pied des soignants non vaccinés sont pour eux les principales causes de cette situation de crise.
Dans un communiqué publié le 19 mai, l’intersyndical FO-CGT-SUD annonce s’opposer à cette nouvelle organisation. Pour eux seule la création de postes, que ce soit de soignants ou non, peut pallier à cette situation « honteuse ». L’intersyndicale FO-CGT-SUD a appelé à un rassemblement le mardi 24 mai de 9h à 13h sur le rond-point de l’hôpital Pellegrin afin d’exiger plus de moyens.
Martin Nolibé
Crédit photo : Clay Banks, Unsplash