Le meurtre d’Habib Grimzi étant désormais médiatisé et symbole d’un racisme montant en France, ses conséquences sont très attendues. Podcastine revient sur les retombées de l’affaire.
Mais qu’en est-il pour les bourreaux d’Habib ? C’est en janvier 1986, deux ans après l’assassinat de Habib Grimzi, que s’ouvre le procès sous tension de Marc Béani, Anselmo Elviro-Vidal et Xavier Blondel, à la Cour d’assises du Tarn-et-Garonne, à Montauban. La mémoire du meurtre du Bordeaux-Vintimille, ranimée par la sortie du film “Train d’enfer” de Roger Hanin, reste vive. Mais surtout, deux opinions publiques s’opposent, entre ceux qui excusent le racisme dans l’ombre et ceux qui le condamnent fermement. Les associations contre le racisme répondent d’ailleurs présentes et plusieurs se sont constituées parties civiles. Les journalistes, eux, sont nombreux à y assister. Jean-Baptiste Harang, qui a suivi l’affaire pour le journal Libération, parle d’un « procès exceptionnel ». « Parce que c’était un crime exceptionnel. Il y avait beaucoup de monde, il y avait toutes ces parties civiles, il y avait tous ces militants… Il y avait une ambiance à l’extérieur, très lourde à cause de la campagne électorale. Il y avait des tags. Les avocats ont reçu des menaces de mort. Et la personnalité des accusés était assez spectaculaire. Chacun dans leur registre. C’est un grand procès, oui. » Un procès qui dure moins d’une semaine. Tous les accusés reconnaissent leur implication dans la mort d’Habib Grimzi. Anselmo Elviro-Vidal et Marc Béani sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, Xavier Blondel à 14 ans d’emprisonnement.
Publié le 17 janvier 2024