Avec un déficit de 100 000 euros, l’institution bordelaise risque de devoir procéder à des licenciements économiques d’ici la fin de l’année faute de nouveaux financements. Une situation qui met en péril des activités essentielles dont bénéficient plus de 1 000 familles.
Du soutien à l’insertion professionnelle à l’aide aux devoirs pour les enfants, en passant par les cours de français et le soutien aux acteurs culturels, le centre social du Grand Parc est un véritable pilier dans le quartier. Le lieu, dont bénéficie plus de 1000 familles, fait face à une détresse financière sans précédent. Dans l’épisode du 9 mai de Podcastine, la journaliste de Rue89 Victoria Berthet examine en détail les enjeux liés à la situation qui pèse sur le centre social. Avec une équipe de « 35 salariés et une masse salariale atteignant le million d’euros », la situation est critique. Le directeur du centre social pointe du doigt l’augmentation des besoins conjuguée à « une stagnation des subventions ». Un déficit de 100 000 euros en 2023 menace un budget déjà tendu de 1,3 million d’euros, mettant en péril tous les services offerts. « Tout a commencé avec le Covid, le centre a été confronté à une crise économique globale », provoquant une augmentation du nombre de bénéficiaires. Dans le même temps, l’expansion du quartier a engendré une aggravation de la pauvreté, créant ainsi une spirale de besoins de plus en plus pressants.
Voilà que le centre du Grand Parc se retrouve dans une impasse. En novembre dernier, une réunion avec ses financeurs – la mairie, la CAF, le département et la ville entre autres – a permis de combler « un déficit de 87 000 euros grâce à des aides exceptionnelles ». Mais l’année 2023 se profile avec un nouveau déficit prévu de 100 000 euros. La survie du centre social repose désormais sur une nouvelle réunion prévue ce printemps, « où tous les financeurs se réunissent pour trouver des solutions » et assurer la pérennité du centre. En cas d’échec à l’automne, le centre social « pourrait se retrouver en cessation de paiement » menaçant directement les familles qui dépendent de ce centre. Pour sensibiliser le grand public, certains salariés ont pris l’initiative de créer une page sur les réseaux sociaux. En avril, ils ont partagé « une série de photos dystopiques », dépeignant les conséquences concrètes d’une fermeture du centre. Ces clichés, mettant en scène des portraits fictifs de bénéficiaires, montrent ce qui serait perdu si cette précieuse ressource venait à disparaître.
100 000
En 2022, grâce à des aides exceptionnelles, un déficit de 87 000 euros a pu être comblé. Cependant, l’année 2023 s’annonce avec un nouveau déficit prévu de 100 000 euros.
1 000
Plus d’un millier de familles bénéficient des activités du centre social du Grand Parc.
35
L’équipe comprend 35 salariés, soit une masse salariale d’un million d’euros.
Agathe Hernier
Crédits photos : SB/Rue89 Bordeaux
En écho à notre épisode : « Bordeaux – la détresse financière du Centre social et culturel du Grand Parc »