Le Précis – Sur les traces de la scène skate bordelaise, épisode 1

Le skateboard va bien au-delà d’être juste un sport de glisse. Son influence est si puissante qu’elle est sollicitée par les conseillers municipaux, qui reconnaissent l’expertise de la communauté en urbanisme. Après des années d’interdictions, Bordeaux a pris la décision de devenir un véritable paradis pour les skateurs du monde entier. À travers cette série, vous découvrirez cet univers où la liberté s’exprime sur quatre roues. Épisode 1.

 

Le skate à Bordeaux fait vibrer les rues. Des milliers de passionnés en font bien plus qu’un simple loisir. Podcastine consacre une série de quatre épisodes sur le sujet, au micro de Floriane Padoan. Pour David Manaud, photographe de renom, « quand t’es sur une planche et que tu roules sur une route un peu marbrée rue Sainte-Catherine, t’es comme DiCaprio sur le Titanic ». Le skate lui a ouvert les portes de la ville et lui a permis de rencontrer une multitude de personnes, des jeunes aux plus âgés, des « punks » aux « sans-abris », et même des « policiers », lui offrant ainsi une ouverture sur le monde qui l’entoure. Léo Valls, skateur professionnel, voit dans le skate une forme de « jeu urbain ». Ce qu’appuie aussi Léna Germanese, avec l’aspect créatif du skate en ville. « Une jardinière devient un ledge, un trottoir ça peut être un spot où on peut s’amuser, c’est ce qui fait que la ville est un terrain de jeu très intéressant ! »

Pour Stéphane Feugas, vidéaste et skateur, le skate nous reconnecte à notre âme d’enfant. « On se fait engueuler par des grands-mères parfois, comme des gosses ! » Mais surtout, la planche lui ouvre l’esprit. « Ça casse toutes ces idées qu’on se met en tête. » Le skate stimule son esprit et lui permet de s’évader du quotidien, brisant les barrières mentales et élargissant ses horizons. Marion Etchepare, elle, souligne l’importance de la persévérance dans le skate. Malgré les chutes et les blessures, « on se relève, on apprend de nos erreurs et on apprend de nouvelles choses ». Et avec la démocratisation de la pratique, de nouvelles dynamiques ont émergé, générant une multitude d’identités artistiques. Avec le temps, « ça a débloqué des magazines spécialisés, des labels de skate… La scène française a grossi petit à petit. » Ce qui était autrefois marginal s’est désormais hissé jusqu’aux marques de haute couture, à tel point que des collaborations entre Thrasher et Lacoste ont vu le jour. « C’est improbable, c’est comme si tu m’avais dit qu’on pouvait avoir 3 jambes. » Dans le prochain épisode, vous entendrez Léo Valls revenir sur le long combat de la communauté skate des années 2000 à aujourd’hui.

Agathe Hernier

Crédits photos : David Manaud | @davidmanaud

En écho à notre épisode : « La longue piste du skate – épisode 1 »