Le Précis – Sur les traces de la scène skate bordelaise, épisode 4

Le skateboard va bien au-delà d’être juste un sport de glisse. Son influence est si puissante qu’elle est sollicitée par les conseillers municipaux, qui reconnaissent l’expertise de la communauté en urbanisme. Après des années d’interdictions, Bordeaux a pris la décision de devenir un véritable paradis pour les skateurs du monde entier. À travers cette série, vous découvrirez cet univers où la liberté s’exprime sur quatre roues. Épisode 4.

 

Elles aussi réalisent des « flips », des « ollies » et des « slides ». Pendant longtemps, le skate a été dominé par les hommes. Mais aujourd’hui, les femmes aussi s’adonnent à cette discipline. Dans l’épisode 4 de cette série de Podcastine, Floriane Padoan a rencontré Marion Etcheparre, Georgina Berrezel et Lena Germanese, toutes skatteuses à Bordeaux. Les trois passionnées ont décidé d’organiser des événements exclusivement réservés aux filles et à la communauté LGBTQIA+. « Se retrouver pour raconter nos peurs, nos craintes et nos anecdotes, ça a donné beaucoup de confiance aux filles partager ce qu’elles ressentent à travers ce sport », raconte Marion, 19 ans, qui a invité ses abonnées d’Instagram à la rejoindre skater. Ces espaces non mixtes offrent une opportunité précieuse aux minorités encore peu représentées pour gagner en confiance.

Georgina Berrezel a réservé un créneau horaire de 19h à 21h au Hangar Darwin à Bordeaux, exclusivement dédié aux femmes. « Il y en a beaucoup qui ont commencé par là et grâce à ça, maintenant, elles viennent aussi sur les autres créneaux du skatepark. » L’objectif n’est justement pas de créer une séparation définitive entre les genres, mais plutôt de fournir un environnement propice à chaque personne pour s’entraîner en toute confiance. Par exemple, Lena Germanese, urbaniste et skateuse, ressent le regard des hommes sur elle quand elle pratique. « Ça me pèse beaucoup. » Mais elles ne cèdent pas, et brisent les normes vestimentaires établies. « Comme on peut le voir sur les réseaux sociaux, il y a beaucoup de codes, explique Marion, mais j’ai déjà passé mes journées à skater en robe et c’était comme ça que je voulais skater. Ça a été aussi pour moi une façon de m’affirmer. » Le combat n’est pas encore terminé. Léna Germanese s’engage dans un projet visant à construire des skateparks dans les banlieues et les régions éloignées des centres urbains et des infrastructures existantes, dans le but de promouvoir davantage la diversité dans le monde du skateboard.

Agathe Hernier

Crédits photos : Pixels | Yaroslav Shuraev

En écho à notre épisode : « La longue piste du skate – épisode 4 »