Les cartes scolaires font fermer des écoles

EN ECHO A NOTRE EPISODE DU 11 JUIN: « A Bordeaux, une carte scolaire à géographie variable »

Depuis février dernier, dans la Creuse, syndicats, enseignants et parents d’élèves se mobilisent la nouvelle carte scolaire proposée par les services départementaux de l’éducation, qui prévoient la fermeture de huit classes.

Fin février, les services départementaux de l’éducation de la Creuse ont proposé une nouvelle carte scolaire prévoyant la fermeture de dix classes d’enseignement. Parmi lesquelles l’école élémentaire de Gouzon, la classe de maternelle de Bonnat et celle de Alfred Assolant à Guéret. Parmi les soumissions des directeurs de l’inspection académique une seule ouverture de classe de CP sur le Regroupement pédagogique intercommunal (RPI) de Bord-Saint-George, Soumans et Lavaufranches. Toutefois, la classe de CP de l’école de Soumans est déjà ouverte à titre provisoire depuis septembre dernier, selon France Bleu Creuse. Face à cette proposition, les syndicats enseignants creusois ont tous voté contre. L’inspecteur académique a donc fait une nouvelle une semaine plus tard…et les enseignants, syndicats, élus et parents d’élèves ont eu un premier gain de cause. Ainsi, les classes de Saint-Alpinien et Aubusson ne fermeront pas à la rentrée de septembre. Pour l’heure, et depuis le 23 mars, la carte scolaire confirme la fermeture de huit classes – et non plus dix -, épargnant les écoles de Saint-Alpinien et Aubusson grâce à la création de deux postes d’enseignants. Une annonce faite par le député LREM Jean-Baptiste Moreau.

Incompréhension de deux élus

Malgré l’annonce de deux créations de poste, une quatrième manifestation s’est tenue fin mars. Les défenseurs de dix créations de postes d’enseignants au sein du département sont « surpris ». A l’image de Luc Marquès, secrétaire départemental du Syndicat national unitaire des instituteurs(SNUIPP) qui ne « comprend pas les raisons objectives qui conduisent à attribuer ces deux écoles à ces deux écoles-ci ». De la même façon, Evelyne Chabant, maire de Saint-Alpinien qui s’interroge : « Pourquoi les autres maires n’ont pas eu cette chance-là ? ». Tous ont appelé à poursuivre la mobilisation du samedi 23 mars. Pour l’élue, le département de la Creuse ne peut se contenter de seulement deux postes supplémentaires et continue d’en réclamer dix.
Les négociations n’avançant pas entre l’inspection d’académie et les opposants au projet de carte scolaire 2021 pour la Creuse, une nouvelle manifestation s’est tenue de nouveau le samedi 22 mai. Cette fois-ci à Guéret. Selon les médias locaux, « une vingtaine d’élus municipaux et syndicaux se sont réunis devant la mairie » pour faire entendre leur désaccord plein et entier à l’encontre de la fermeture de huit classes. Un rassemblement était envisagé pour le samedi 29 mai afin de maintenir la pression à l’encontre de l’académie de Limoges. Dans le sud de la Vienne, le projet de carte scolaire pour la rentrée prochaine prévoit, lui aussi, la fermeture d’une classe sur le rassemblement pédagogique intercommunal (RPI) de Gouex, Persac et Queaux. En raison d’une  » perte démographique importante dans la Vienne » constatée par l’inspection académique. Les territoires ruraux du sud de la Nouvelle-Aquitaine se vident de leurs classes d’écoliers, pourtant symboles d’avenir et de postérité, sous le regard abasourdi des élus locaux. La logique mathématique aura-t-elle la peau de la logique éducative?

 

Crédit photo : Pixabay 

                                                                                                               Lisa Fégné